Homélie du dimanche 14 novembre

23ème  Dimanche T.O.-B – 14 Nov. 21 – Marc 13, 24-32

L’année liturgique tire à sa fin, et la Parole de Dieu nous oriente vers la venue finale du Seigneur, le jugement dernier et la résurrection finale. Il ne s’agit pas d’un motif de peur, de méfiance ou de mépris des autres, mais d’une invitation à vivre plus intensément dans la joie, l’espérance et l’attente, en anticipant déjà ici ce que nous espérons vivre en plénitude un jour.

Au moment où Marc écrie l’évangile, vers l’année 50, les disciples qui avaient connu Jésus disparaissaient progressivement. Les nouveaux chrétiens croyaient en lui sans l’avoir vu. Ils célébraient dans chaque eucharistie sa présence invisible ; mais ils se demandaient : quand verrons-nous son visage plein de vie ? Quand leur désir de le retrouver pour toujours s’accomplirait-il ?

Les paroles de Jésus étaient pour les premières communautés une vraie nourriture spirituelle en ces temps difficiles de persécution. Mais quand pourraient-ils être sûres de la vérité qu’elles renfermaient ?

Les années s’écoulaient et le Dernier Jour, promis par Jésus, n’arrivait pas. Que pouvaient-ils en penser ?  Questions que nous, nous posons aussi : Que pensons-nous aujourd’hui à propos du Dernier Jour ? Cette vie finira un jour : qu’adviendra-t-il de nos luttes, de nos travaux, de nos efforts et de nos aspirations ?

Jésus répond de manière sobre. Il ne veut pas nourrir une curiosité malsaine. Il coupe radicalement toute tentative de spéculer avec des calculs, des dates ou des délais. Personne ne sait ni le jour ni l’heure…, sauf le Père. Donc pas de peur face à la fin du monde. Le monde est entre des bonnes mains. Nous ne cheminons pas vers le chaos ou vers le néant. Nous pouvons faire confiance à Dieu, notre Créateur et notre Père.

Le discours de Jésus utilise des images compréhensibles par tou ; essayons de découvrir la foi contenue dans ces images et symboles qui nous semblent étranges aujourd’hui.

Première image : L’histoire de l’Humanité arrivera un jour à sa fin. Le soleil, qui indique la succession des années, s’éteindra. La lune qui marque le rythme des mois, ne brillera plus. En plus, les étoiles tomberont du ciel c.-à-d., qu’il n’y aura plus ni jours, ni nuits, ni temps, ni espace. Est-ce ainsi que finiront nos jours ? Non ! Ne perdons pas l’espoir !

Deuxième image : Au milieu de cette nuit on pourra voir le Fils de l’homme, c’est-à-dire le Christ ressuscité, revenir avec grand pouvoir et majesté. Tout sera éclairé par sa lumière salvatrice. Il sera, lui, le centre d’un monde nouveau, le principe d’une humanité renouvelée à jamais. Le soleil, la lune et les astres s’éteindront, mais le monde ne restera pas sans lumière. Jésus reviendra et ses disciples pourront enfin voir son visage tant souhaité : « ils verront venir le Fils de l’Homme ». La Vie définitive arrivera, sans espace ni temps. Ce sera Jésus qui l’illuminera pour toujours, en mettant au cœur de l’histoire humaine, aujourd’hui esclave des injustices, des abus et des mensonges, la vérité, la justice et la paix.

Troisième image : Jésus apportera avec lui le salut de Dieu. Il vient avec le grand pouvoir salvifique du Père. Il ne se présente pas sous un aspect menaçant. L’évangéliste ne parle pas ici de jugements et de condamnations.  Jésus vient « rassembler ses élus », ceux qui espèrent avec foi son salut.

 Quatrième image : Les paroles de Jésus ne passeront pas, elles ne perdront jamais leur force salvatrice. Elles continueront de nourrir l’espérance de ses disciples, notre espérance aujourd’hui, et le courage des pauvres.

C’est pourquoi il est logique de célébrer aujourd’hui la Journée mondiale des pauvres. Cette année, le Pape François a voulu que les paroles de Jésus dans l’épisode de l’onction à Béthanie, résonnent dans notre conscience : les pauvres, vous les aurez toujours avec vous » (Mc 14,7). Ces paroles, loin d’être une excuse pour apaiser notre conscience, nous pressent et nous poussent à une tâche qui fait partie de l’œuvre évangélisatrice de l’Église