Homélie du 3ème dimanche de Pâques Jean 21, 1-19

3ème dimanche de Pâques – C Jean 21, 1-19 : SANS JESUS, C’EST IMPOSSIBLE !

La rencontre de Jésus ressuscité avec ses disciples au bord de la mer de Tibériade est décrite avec une claire intention catéchétique. Le symbolisme de la pêche au milieu de la mer est à la base du récit et de son message : seule la présence de Jésus ressuscité peut rendre efficace le travail évangélisateur de ses disciples, ne peut être plus actuel pour nous, chrétiens d’aujourd’hui.

Le récit parle, d’abord, du travail mené par les disciples dans l’obscurité de la nuit. Tout commence par une décision de Simon Pierre : « Je m’en vais à la pêche ». Les autres disciples le rejoignent : « Nous y allons aussi avec toi ». Ils sont de nouveau ensemble mais il leur manque Jésus. Ils partent à la pêche mais ils ne s’embarquent pas à la suite d’une invitation de Jésus, mais en suivant l’initiative de Simon Pierre.

 

L’évangéliste met en relief que ce travail, est réalisé pendant la nuit et qu’il est infructueux : « ils ne prirent rien cette nuit-là ». Dans le langage biblique, la nuit signifie l’absence de Jésus, qui est la Lumière du monde. Sans la présence de Jésus Ressuscité, sans son souffle et sans l’orientation de sa Parole, il n’y a pas d’évangélisation.

A l’aurore, Jésus se rend présent depuis le rivage, il parle avec ses disciples, mais les disciples ignorent que c’est Jésus. Ils ne le reconnaissent que lorsqu’en suivant ses indications, ils réussissent une capture surprenante : 153 poissons. Cela ne peut être dû qu’à Jésus, qui les avait appelés un jour à devenir des pêcheurs d’hommes.

 

Le filet ne se déchire pas. Cela signifie, d’une part, l’unité de l’Église et, d’autre part, la capacité de recevoir en son sein tous les êtres humains, sans distinction de race, de sexe, de culture, de mentalité, de religion…, tous sans exception. Cette même universalité de l’Église est représentée par le nombre de poissons pêchés : 153. C’est un nombre qui vient de la somme 1+2+3…, jusqu’à +17. Le nombre 17 c’est le nombre des peuples dont les ressortissants entendent dans leur propre langue ce que disaient les apôtres le jour de la Pentecôte. Ces 17 peuples nommés dans les Actes des Apôtres, sont donc clairement considérés comme représentant le monde connu à l’époque.

 

Jésus se rend aussi présent aux apôtres dans le service. Avec humilité, il leur prépare un repas pour qu’ils puissent reprendre des forces et pouvoir témoigner à sa suite. Il nous invite aussi à faire de même, suivant l’exemple qu’Il nous a donné : préparer la nourriture pour les autres avec la même disponibilité que Lui. Il nous invite ainsi à participer à l’Eucharistie : allons manger.

 

…et pour la troisième fois, Jésus dit : Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? La douleur de Pierre à la troisième question, souligne l’allusion à son triple reniement. Avec une suprême délicatesse, Jésus ne parle pas à Pierre de son péché. Il le demande seulement une triple déclaration d’amour ! « M’aimes-tu ? » Cette même question, Jésus me la pose à moi aujourd’hui : X. m’aimes-tu ? Si j’ose mettre ici mon propre prénom : quelle est ma réponse ? Je ne puis pas me réfugier dans la réponse des autres. C’est moi qui suis concerné, questionné…

 

C’est à ce pêcheur que Jésus confie la plus grande responsabilité de toute l’histoire humaine : l’AMOUR. L’amour devra être sa règle d’action. L’autorité dans l’Eglise, est un service d’amour. Il faut servir, aimer ses frères et sœurs. Mais dans le même mouvement il faut servir et aimer Jésus.

Pour répandre la Bonne Nouvelle de Jésus et pour collaborer efficacement à son projet d’amour, le plus important n’est pas de faire beaucoup de choses, mais de prendre soin de la qualité humaine et évangélique de ce que nous faisons. Ce n’est pas l’activisme qui est décisif mais le témoignage d’amour que nous, chrétiens, nous pouvons rayonner.

Le récit termine par une invitation à Simon Pierre : Suis-moi ; invitation que Jésus nous fait aussi aujourd’hui : Suivez-moi. C’est seulement en Jésus et sa Parole que notre force évangélisatrice peut se nourrir.