Homélie du dimanche de la PENTECÔTE : Jean 14, 15-16.23-26 – Année C

A la fin du Dernier Repas, Jésus fait ses adieux à ses disciples, avec un beau message. Il veut les encourager parce qu’il les voit tristes et abattus. Bientôt ils ne l’auront pas avec eux parce que Jésus sera condamné à mort.

Jusqu’à maintenant c’était lui, Jésus, qui prenait soin d’eux, qui les défendait face aux scribes et aux pharisiens, qui soutenait leur foi, faible et hésitante, qui leur découvrait progressivement le Règne de Dieu en les initiant à son projet humanisant. Qui pourra alors remplir le vide que Jésus va laisser ?

Il ne veut pas les laisser orphelins. Jésus lui-même demande au Père de ne pas les abandonner, de leur envoyer un autre Défenseur qui soit toujours avec eux. Jésus leur parle, avec passion, de l’Esprit Saint.

Aujourd’hui, fête de la Pentecôte, nous fêtons la venue de l’Esprit Saint, le Défenseur  promis et envoyé par le Père sur les Apôtres, à la demande de Jésus son Fils, marquant  ainsi la naissance de l’Eglise. Avant de quitter ses disciples pour rejoindre son Père (fête de l’Ascension), le Christ avait annoncé que le Père et lui-même leur enverrait l’Esprit, qu’il appelle le « défenseur » (paraclet) (Jn 14, 16). C’est l’esprit de vérité, qui rappellera tout ce que Jésus a dit et qui lui rendra témoignage contre le mensonge du monde (Jn 16, 13).

Mais recevoir l’Esprit Saint, qu’est-ce que cela signifie ? Que recevons-nous en recevant l’Esprit Saint ? Déjà un hymne très ancien demandait à l’Esprit Saint de donner « les sept dons de son Amour ». Mais c’est surtout Saint Thomas d’Aquin qui, par sa réflexion théologique, a formalisé une liste de sept dons de l’Esprit :

 

  • Don de la sagesse : elle fait contempler et goûter la présence de Dieu, notre grand compagnon, et nous donne un plus grand dynamisme missionnaire.
  • Don de l’intelligence : elle aide à entrer dans le mystère de Dieu, à comprendre de l’intérieur la foi, les Écritures, à distinguer l’erreur de la vérité. Par ce don, chaque chrétien peut devenir un théologien.
  • Don de la science : elle permet de reconnaître Dieu à l’œuvre dans la nature et dans l’histoire, de recevoir le monde comme un don de Dieu.
  • Don de la force : c’est le don de la persévérance dans l’épreuve, le courage du témoignage. Elle soutient les martyrs, et nous aide aussi au quotidien à accomplir notre devoir d’état et à vivre le combat spirituel. A ce propos, Saint Paul nous dit: « Ma grâce te suffit, dit le Seigneur, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9).
  • Don du conseil : c’est le don du discernement. Il ajuste ce qu’il convient de faire ou d’éviter, de dire ou de taire. Il nous dispose à voir clair en nous-mêmes et dans les autres.
  • Don de la piété : elle nous fait entrer dans l’expérience de la paternité de Dieu, de sa proximité, de sa tendresse. Elle nous donne la confiance de l’enfant. Elle nous rend proche aussi des autres.
  • Don de la crainte de Dieu: Ce n’est pas la peur de Dieu, mais le sens de sa grandeur. La conscience de l’infinie distance entre Dieu-Créateur et nous, ses créatures. Ce don suscite une attitude d’humilité et d’émerveillement.