Homélie du dimanche 10 octobre

23ème dimanche du Temps ordinaire – B – Marc 10, 17-30

Suivre Jésus : sagesse face à la richesse.

Avant que Jésus ne se mette en route, un inconnu s’approche de lui en courant. Il semble être pressé de résoudre son problème et demande à Jésus : « Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Les problèmes de cette vie, ici-bas, ne l’inquiètent pas. Tout semble résolu pour lui. C’est un jeune-homme riche.

En réponse, Jésus le place face à la Loi de Moïse. Curieusement, il ne lui rappelle pas tous les dix commandements, mais seulement ceux qui interdisent d’agir à l’encontre du prochain. Le jeune homme est une personne bonne, qui observe fidèlement la religion juive : « Tout cela je le pratique depuis mon enfance ».

Jésus se met à le regarder avec affection. Elle est admirable la vie de quelqu’un qui n’a jamais fait du mal à personne. Jésus veut donc l’attirer vers lui afin qu’il collabore avec lui dans son projet de rendre le monde plus humain, et lui fait une proposition surprenante : « Il ne te manque qu’une seule chose : va, vend tout ce que tu as et donne l’argent aux pauvres… ensuite, viens et suis-moi ».

Le riche possède beaucoup de choses mais il lui manque la seule qui peut lui permettre de suivre Jésus vraiment. Il est bon mais il est trop attaché à son argent. Jésus lui demande de renoncer à sa richesse pour la mettre au service des pauvres. C’est seulement en partageant avec les nécessiteux ce qu’il possède, qu’il pourra suivre Jésus et collaborer à son projet.

L’homme se sent incapable de le faire. Il a besoin de bien-être. Il n’a pas la force de vivre sans sa richesse. Son argent passe avant tout. Il était venu tout enthousiaste en courant vers Jésus ; mais maintenant il s’en éloigne tout triste. Il ne connaîtra jamais la joie de collaborer avec Jésus. 

Le Pape François nous invite, nous les disciples de Jésus, à nous mettre en route vers une vie plus sobre, pour partager avec les nécessiteux ce que nous avons et dont nous n’avons pas besoin pour vivre dignement.

Ainsi, nous devons nous poser des questions très concrètes par rapport à la suite de Jésus. Tout d’abord, revoir notre rapport à l’argent : que faisons-nous de notre argent ? Epargner pour quoi faire ? En quoi investir ? Avec qui partager ce dont nous n’avons pas besoin ? Ensuite, réviser notre consommation pour qu’elle soit plus responsable, moins compulsive et superflue : qu’achetons-nous ? Où l’achetons-nous ? Dans quel but achetons-nous ? Qui pouvons-nous aider pour qu’ils puissent acheter ce dont ils ont besoin ?

Ce sont des questions que nous devons nous poser au plus profond de notre être, ainsi que dans nos familles, dans nos communautés chrétiennes et aussi dans nos institutions ecclésiales.

 

Il ne s’agit pas de poser des gestes héroïques, mais, si nous faisons de petits pas dans le sens de la réponse de Jésus au jeune-homme riche, nous connaîtrons la joie de suivre Jésus en contribuant à rendre la vie de ceux et celles qui sont dans le besoin, un peu plus humaine et un peu plus digne.  Dans le cas contraire, nous pouvons nous considérer comme de bons chrétiens, mais notre religion manquera de joie.