Homélie du dimanche 25 août 2019

Luc 14, 1 et 7-14 SANS RIEN ATTENDRE EN RETOUR – 22 T.O. C

Invité par l’un de principaux pharisiens de la région, Jésus est en train de manger et il voit que certaines personnes se bousculent pour avoir les premières places ; et les pharisiens ne cessent de l’épier.

Jésus, par contre, se sent libre pour critiquer les invités qui recherchent les premières places et, avant de dire au revoir, Jésus s’adresse à celui qui l’a invité. Ce n’est pas pour le remercier pour le banquet, mais pour secouer sa conscience et l’inviter à mener un mode de vie moins conventionnel et plus humain. Avec des mots clairs et simples, Jésus lui montre comment il devra agir : « N’invite pas tes amis ni tes frères ni tes parents ni tes riches voisins ». Mais quoi de plus naturel et légitime que de renforcer les liens avec les personnes qui nous aiment et à qui nous aimons ? Jésus, n’a-t-il pas fait autant avec Lazare, Marthe et Marie, ses amis de Béthanie ?

Jésus ne refuse pas l’amour familial ni les relations d’amitié. Ce qu’il n’accepte pas c’est qu’elles soient toujours les relations prioritaires, privilégiées et même exclusives. Il lui indique en même temps, ce qu’il doit faire : « Invite les pauvres, les estropiés, les boiteux et les aveugles ». Et comme les pauvres n’ont rien à te donner en retour, « cela te sera rendu à la résurrection des justes ».

Encore une fois, Jésus s’efforce d’humaniser la vie en allant, si nécessaire, à l’encontre des critères de conduite qui peuvent sembler très respectables, mais qui, en fin de compte, indiquent une résistance à construire ce monde plus humain et fraternel, voulu par Dieu.

Habituellement, nous vivons installés dans un cercle de relations familiales, sociales, politiques ou religieuses avec lesquelles nous nous aidons mutuellement à prendre soin de nos intérêts, en laissant de côté ceux qui ne peuvent rien nous donner. Nous invitons ceux qui, à leur tour, peuvent nous inviter. Mais, à ceux qui sont entrés dans la dynamique du Royaume de Dieu par la recherche d’un monde plus humain et fraternel, Jésus leur rappelle que l’accueil des pauvres et des démunis doit passer avant les relations intéressées et les conventionnalismes sociaux.

Nous pouvons nous poser quelques questions : est-il possible de vivre de façon désintéressée ? Peut-on aimer sans rien attendre en retour ? Il ne faut pas se tromper : le chemin de la gratuité est toujours dur et difficile. Il nous faut apprendre des choses telles que : donner sans rien attendre au retour, pardonner sans exiger, être plus patients envers les personnes peu agréables, aider en ne pensant qu’au bien d’autrui.

Et pour finir, je dirai que cette béatitude, à la fin du texte, est tombée tellement dans l’oubli, que beaucoup de chrétiens rarement ont entendu parler ; pourtant, elle renferme un message très cher à Jésus : Heureux ceux qui vivent pour les autres sans recevoir de récompense. Le Père du ciel le leur revaudra, parce que dans le cœur de Dieu, nous avons, chacun et chacune, une place spéciale et unique.

Père Javier