Un notaire, nous connaissons : c’est un officier ministériel établi pour recevoir et rédiger tous les actes et contrats que l’on veut établir, en assurer l’authenticité et conserver le dépôt. La profession existait déjà chez les Romains : c’était un esclave chargé de prendre des notes en abréviation pour son maître. Dans l’Église primitive, c’était un officier chargé de recueillir et de conserver, en notes ou abréviations, les actes des martyrs.
En France, au Moyen Âge, il existe des notaires royaux, des notaires seigneuriaux et des notaires apostoliques. Au XIVe siècle, les notaires sont nommés à travers tout le pays. À la Révolution, apparaissent les notaires publics et en 1803, Napoléon organise la profession selon un code qui perdure dans ses grandes lignes. Mais pourquoi un notaire de paroisse ? Pour nous en parler, nous avons rencontré Marie-Thérèse Bourachot, notaire de Sainte-Blandine-du-Fleuve.
Marie-Thérèse, pouvez-vous nous parler de votre profession
C’est avant tout une fonction bénévole mission- née par le diocèse, à la demande du curé. Je suis chargée de rédiger, de valider tous les actes de baptêmes et mariages, d’inscrire les dates des funérailles religieuses des défunts, de tenir les registres paroissiaux, de les annoter en référence au droit canonique, d’en établir des copies.
Nous comptons une centaine de baptêmes et une trentaine de mariages chaque année.
Les premières communions sont consignées sur des Tables alphabétiques et insérées dans le registre, les confirmations dans le registre diocésain des confirmations conservé à l’évêché.
A quand remontent les plus anciens registres de notre paroisse ?
Les plus anciens sont conser vés au diocèse, mais nous gardons ceux postérieurs à 1800. De 1539 à 1792, c’ étaient les paroisses qui étaient chargées d’inscrire non seulement les baptêmes et les mariages, mais aussi les naissances et les décès.
Depuis quand assurez-vous ce service ?
J’ai commencé à l’arrivée du père Houle en 2007, et c’est le père Houpert qui a officialisé cette tâche. Avec lui et le père Lovey, je suis seule habilitée à signer et valider une copie d’acte
Aujourd’hui, tenez-vous encore des « registres » ?
Oui, mais l’informatique les a « légèrement » modifiés : il ne s’agit plus de deux grands livres écrits à la main, mais de feuilles volantes imprimées en double sur ordinateur que sont reliées chaque année en livres et dont j’envoie un original au diocèse
Quand fait-on appel à vous ?
Chaque fois qu’une personne baptisée dans l’une ou l’autre de nos quatre églises a besoin d’une copie de son acte de baptême, pour être parrain ou marraine, pour la première communion ou la confirmation d’un jeune, ou pour un mariage, j’ établis ces documents. Mais aussi, pour préparer les dossiers de baptême et de mariage, je demande ces actes qui semblent parfois superflus aux intéressés, mais qui sont indispensables à la bonne tenue des registres fondée sur l’authenticité et la vérité des écrits.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’assurer ce service ?
Certaines personnes savent parler de Dieu, du Christ, de leur foi. Moi, je ne sais pas. Par contre, les arrêtés et les décisions m’étaient familiers dans ma vie professionnelle, c’est donc la manière que j’ai choisie pour me mettre au service de notre communauté chrétienne et témoigner de ma foi.
« Nos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu » chantons- nous souvent dans les célébrations. Ils sont inscrits également dans nos registres, pour ne pas oublier, nous, que nous sommes reliés à sa grande Famille, celle dont il est le Père.
C. Bonnefoy