La Pentecôte chrétienne ne supprime pas les significations traditionnelles de la fête, mais y ajoute une nouvelle dimension que nous connaissons bien : le don de l’Esprit. Chacune des significations apporte un éclairage à la fête. Ce n’est pas un hasard si l’Esprit est donné le jour où les juifs fêtent à la fois des moissons et le don de la Torah. Jésus est ce grain de blé tombé en terre (après avoir célébré la Pâque avec ses disciples) qui donne du fruit. Quoi de plus éloquent que l’offrande des premières gerbes de blé, cinquante jours après les semis, pour comprendre le don de l’Esprit. Jésus n’avait-il pas dit qu’il devait s’en aller pour que nous puissions recevoir l’Esprit. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12,24) L’Esprit est le fruit qui a germé à partir de ce grain de blé tombé en terre au moment de la Pâque. Nous pouvons rendre grâce pour ce fruit qui nous est donné. Saint Paul explicite ce qui découle pour nous de ce fruit : « voici ce que produit l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi ».
L’autre signification traditionnelle de la Pentecôte se situe aussi en continuité avec le message chrétien. La commémoration du don de la Torah sur le mont Sinaï rappelle que Dieu a parlé à son peuple et lui a donné un enseignement (c’est le sens du mot « torah »). Jésus à poursuivi et renouvelé cet enseignement, mais les disciples auront besoin de l’Esprit pour l’accueillir pleinement : « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. » Nous avons reçu l’Esprit au moment de notre confirmation. Nous avons donc emprunté ce chemin sur lequel l’Esprit nous conduit. Nous sommes-nous laissé guidé vers la « vérité toute entière » ? Autrement dit, en ce jour, nous pouvons à la fois rendre grâce pour le don de l’Esprit et nous demander jusqu’où nous nous sommes laissé conduire ?