Septième dimanche après Pâques – année B

Après l’Ascension du Seigneur, les apôtres vécurent durant dix jours une situation très particulière. Jésus, qui les avait appelés et qu’ils ont suivi durant trois ans, les a laissé se débrouiller seul en leur promettant de leur envoyer une force d’en-haut, l’Esprit Saint. Ce fut comme une courte étape de transition entre deux âges, ou entre deux modes d’être de Dieu dans le monde : entre celui que le Fils de Dieu inaugure en naissant parmi nous – Jésus durant sa vie terrestre – et celui qui débute avec le don de l’Esprit Saint à la Pentecôte. On pourrait dire que le premier est le temps de Jésus tel que les évangiles le décrivent, tandis que le second est le temps de l’Église dont les commencements sont racontés dans le livre des Actes des Apôtres.

Lorsque le Fils de Dieu s’est incarné, la distance qui séparait les hommes de Dieu s’est comme effacée, le fossé qui séparait les créatures de leur Créateur a été franchi, un pont établi. Ce lien se manifeste particulièrement quand Jésus prie son Père, par exemple sa grande prière dont les apôtres furent témoin au moment de la dernière scène et que saint Jean nous rapporte au chapitre 17 de son évangile. Dans la lecture de ce dimanche, nous n’en avons qu’un extrait. Jésus s’adresse avec toute son humanité, en s’exprimant avec son corps et sa voix humaine, au nom de tous les hommes, si l’on peut dire, à Dieu son Père. Une fois le lien rétabli entre le Ciel et la terre, Jésus invite les hommes à s’adresser à leur tour à Dieu en l’appelant « notre Père ». Une fois sa mission terrestre achevée, Jésus retourne à son Père pour que la mission de l’Esprit Saint puisse commencer. L’Esprit Saint, dit saint Paul, nous fait vivre en enfant de Dieu et vient à notre secours lorsque nous prions. Entre ces deux missions, Dieu a ménagé un temps que nous vivons liturgiquement durant dix jours, entre le quarantième et le cinquantième jour du temps pascal. Ce temps est important parce qu’il nous permet de tendre vers le Ciel dans l’attente du don. Comme souvent, l’attente augmente notre désir et nous permet de nous préparer intérieurement. C’est le rythme de notre croissance spirituelle que Dieu respecte.

La première lecture de la messe de ce dimanche, tirée des Actes des Apôtres, montre que durant ces dix jours où ils sont livrés à eux-mêmes, les apôtres ne se sont pas sentis abandonnés. Ils se sont rassemblés pour vivre ensemble l’attente du don promis de l’Esprit saint (alors qu’au moment de la passion, ils s’étaient dispersés). Ils ont prié, en se rappelant les paroles de Jésus. Ils ont su faire appel à l’Esprit Saint lorsqu’il s’est agi de choisir un douzième pour remplacer Judas.

Aujourd’hui, Dieu nous parle aussi à travers la liturgie et par les lectures de ce dimanche. Peut-être que nous pouvons nous demander, chacun pour soi, ce que signifie ce temps d’attente. Y a-t-il des moments dans ma vie où Dieu semble distant, voire absent ? Dans ce cas, est-ce que j’ai le réflexe, comme les apôtres qui se sont rassemblés, de me rapprocher des croyants ou au contraire je m’en éloigne ?

Qu’est ce que Jésus demande pour nous dans sa prière au Père? Qu’est-ce que cela implique pour moi ?

Les apôtres sont réunis dans la prière. Or c’est la prière même de Jésus qui nous est donnée dans le texte de l’évangile. Nous pouvons, à la suite des apôtres, prier avec la Parole même de Dieu. Quelle est la place de la Parole de Dieu dans ma prière ?

Et de façon plus générale, quelle est la place de l’Esprit Saint dans ma vie ?