Fragilité de notre planète – journal N° 29 – juin 2015

La terre est robuste
La vie est têtue
L’homme est fragile
Et l’amour de Dieu est infini

Fragilité de notre planète

Il y a environ 4 milliards d’années, alors qu’aucune conscience n’existait à la surface de la Terre, un gigantesque astéroïde percuta notre planète. La force du choc envoya dans l’espace des myriades de débris. La force de gravitation aidant, ils se rassemblèrent en un magnifique astre que nous nommons la lune. L’avantage de cette nouvelle configuration du cosmos fut de bien stabiliser la Terre et de ne pas autoriser de trop grandes variations de l’inclinaison de son axe par rapport au soleil. Les variations de température pouvaient ainsi rester dans des limites acceptables.

Apparition de la vie grâce aux poussières d’étoiles

L’eau, ainsi que les molécules organiques qui avaient  patiemment été créées dans les profondeurs du cosmos (poussières d’étoiles) et qui continuaient d’arriver sur la terre commencèrent à s’organiser pour donner naissance à la vie.
Cette extraordinaire transition du minéral au vivant qui reste difficile à comprendre s’accéléra en créant encore de meilleures conditions pour se développer. De petites colonies de bactéries regroupées en récifs (stromatolithes) enrichirent l’atmosphère originelle en oxygène.
La vie appelle la vie. Le fait de pouvoir profiter de l’oxygène fut utilisé par de nombreuses espèces et grâce à de nouvelles réactions biologiques la vie se complexifia.
Une des étapes décisive fut celle de la différenciation sexuelle. Le fait de pouvoir mélanger les codes génétiques à chaque génération fut un très grand accélérateur de la biodiversité. En effet, le processus d’adaptation devint ainsi maximal et malgré les accidents cosmiques représentés par les chutes de météorites ou les cataclysmes volcaniques, à chaque fois la vie reprit le dessus et même su profiter de son expérience pour améliorer les espèces en interactions.

Apparition de l’homme qui s’adapte, crée, soumet cette Terre

L’homo sapiens est l’une des espèces résultant de cette biodiversité. Il est capable de s’adapter à toutes les latitudes. Les migrations des différentes tribus se sont faites aussi bien dans la fournaise du désert que dans les frimas du grand nord.
Dans un premier temps, l’homme a participé à ce grand mouvement de création de biodiversité. Depuis le néolithique, les agriculteurs avaient toujours conservé les meilleures graines et ainsi, à force de patience et d’observation, les espèces cultivées se sont multipliées en fonction des caractéristiques des microclimats et de la nature des sols. En Inde, au début du XXe siècle, il y avait plus de 30 000 espèces de riz différentes. De même, chez nous, chaque canton avait su adapter ses bonnes espèces de fruits.

L’homme menace l’équilibre du milieu naturel

La multiplication de l’espèce humaine s’est faite bien souvent au détriment de la biodiversité. Les prédateurs concurrents sont en voie d’extinction et un grand nombre de milieux naturels en parfait équilibre, ont été sacrifiés. Une accélération de cette extinction des espèces qui accompagne le développement de l’homme moderne, trouve ses racines dans l’abondance des énergies fossiles.
L’homme du XXIe siècle a besoin de dix fois plus d’énergies pour produire ce que ses ancêtres faisaient pousser à la force de leurs bras et l’aide de leurs chevaux. Il réduit les choix à des variétés hybrides à fort rendement, tout en créant de nouvelles espèces par manipulation génétique. De ce fait, il détruit un équilibre fragile qui a mis des milliers d’années à évoluer. La transition énergétique est en route pour retrouver un nouvel équilibre. Nous pouvons garder l’espoir que l’homme soit gardien de la vie sur Terre. Mais quel est le regard infini qui accompagne toutes nos évolutions ?

François Bayard