« J’ai donné ma vie à une personne qui est le Christ, non à des idéaux. »
Père Aurélien, Oblat de Marie Immaculée, ordonné prêtre au Tchad, envoyé en mission à Lyon par le supérieur de sa communauté, est envoyé en mission par l’évêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, dans notre paroisse Sainte-Blandine-du-Fleuve, depuis septembre 2015.
Nous sommes allés à sa rencontre, au sein de sa communauté à Sainte-Foy-Lès-Lyon, où il demeure la semaine avec deux autres frères, Jacques et Przemeck.
Je suis né au Tchad le 7 février 1980, de l’ethnie Ngambay. J’ai deux sœurs et trois frères. J’ai été envoyé au petit séminaire, de la 6ème à la Terminale. Après mon bac, j’ai continué mon discernement vocationnel au noviciat des Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée où une année après, j’ai prononcé mes premiers vœux. Puis, je suis parti à Yaoundé (Cameroun) pour trois années de philosophie. Je suis venu en France en août 2006 pour un stage pastoral à Aix-en-Provence puis à Lyon pour trois années de théologie à l’Université Catholique. Je suis ordonné prêtre le 7 janvier 2011, au Tchad. Je suis retourné au Nigeria où j’avais vécu quelques mois de mon ministère de diacre. Après huit mois de présence dans ce pays, je suis affecté au Cameroun où j’ai servi successivement à Douala et Nord (Maroua-Mokolo) comme aumônier des jeunes et des étudiants, vicaire de paroisse et chargé de la pastorale des vocations des oblats. En août 2014, je suis revenu en France, à Vico (Corse), où le couvent des franciscains est confié aux Oblats depuis 1830, d’où je suis envoyé en mission à Lyon, dans notre communauté pour la pastorale auprès des étudiants et des vocations à la vie religieuse oblate et en insertion pastorale dans votre paroisse. Ces 5 ans de ministère m’ont donné la joie de vivre dans des endroits tellement différents, de découvrir des gens tellement différents. C’est le tourbillon de Dieu pour ma vie missionnaire !
Quand vous avez annoncé à votre famille que vous souhaitiez être missionnaire, que vous vouliez choisir selon votre cœur, votre maman a répondu : « Oui, mais on connaît bien les missionnaires, après vous partez et vous laissez tout ». Pourquoi ce choix ? Pourquoi ce « tourbillon » ?
J’ai fait le choix, conscient, d’être missionnaire, porté par le désir de vivre auprès des plus démunis et de découvrir ce que les gens vivent ailleurs. Je ne sais pas où cela me conduit. Je dis « oui », sans regret de tous les lieux de déplacement. J’apprends toujours des gens, j’écoute, j’observe, ce que je reçois d’eux est une richesse. Mais c’est aussi un dépouillement : je quitte tout pour recommencer avec d’autres.
Comment voyez-vous l’articulation de vos missions aujourd’hui ? Celle de votre communauté ? Celle du diocèse en paroisse ?
À Sainte-Foy-Lès-Lyon, le choix de notre communauté est d’être proche des jeunes, des étudiants que nous accueillons comme pensionnaires. En semaine, nous animons des soirées et un week-end par trimestre un parcours mission. Frère Przemeck s’occupe aussi de la pastorale des vocations. Notre communauté a demandé pour moi une insertion paroissiale auprès du vicaire général. Le curé m’a demandé d’accompagner l’équipe de la catéchèse et les parents, périodiquement d’animer le temps des rencontres avec les collégiens après la messe du premier samedi du mois et de faire partie de l’équipe de l’aumônerie du collège Louis Querbes. Je suis présent au presbytère de Millery le week-end pour les célébrations dominicales.
Quelles sont vos premières impressions à l’égard de la communauté paroissiale Sainte-Blandine-du-Fleuve ?
J’ai été interpellé par la dynamique existante, avec 4 clochers ! Touché par la proximité des prêtres, Bruno et Michel, avec la communauté chrétienne et l’enthousiasme des paroissiens au service de la paroisse. Je dis toute ma gratitude pour l’accueil chaleureux que je reçois des paroissiens.
Avez-vous des activités autres ? Des passe-temps ?
Je fais du footing, du karaté, vais au ciné, au concert, me promène dans la nature. J’aime bien faire du rangement, du ménage ! J’aime beaucoup lire, notamment approfondir mes connaissances sur les rapports sociaux, les droits de l’homme. Je suis touché par tout ce qui concerne la pensée sociale de l’Église.
Comment vous projetez-vous ?
Je voudrais acquérir des expériences, être dans des endroits où on peut aller vers les gens. La découverte de la pensée sociale de l’Église est pour moi comme une révélation : l’Église n’est pas là que pour proclamer l’Évangile, comme une parole pieuse, mais aussi être avec les gens, travailler avec eux afin que cet Évangile transforme leur vie et améliore leur agir social. Je désire revenir plus tard en Afrique, pour me mettre au service du peuple chrétien du Tchad ou du Cameroun. Cela n’est pas de mon ressort mais de la volonté de Dieu. Je lui fais confiance…
Quel est le fil directeur de votre vie ?
J’ai donné ma vie à une personne qui est le Christ, non à des idéaux. Ce fil est donc le Christ. A travers mes itinéraires, Il me fait découvrir de nouveaux visages, de nouvelles situations, forme mon être.
Il existe actuellement un projet missionnaire au sein de notre paroisse. Que pensez-vous de la difficulté d’être missionnaire ?
Dans le cadre d’un appel à la mission, chacun doit répondre en fonction de ce qu’il a reçu gratuitement de Dieu, de ce qu’il est lui-même, ce qu’il a dans son cœur. Il faut tout d’abord se poser la question : quelles sont mes propres périphéries et celles de mes proches auxquelles je ne suis pas encore allé, où je n’ose pas aller ? Ma famille, mes enfants, mes collègues de travail, mes voisins, ma communauté chrétienne, ne sont-ils pas ceux vers qui je dois manifester la tendresse du Christ et la joie de sa bonne nouvelle ? Savoir que nous sommes disciples du Christ et que c’est lui qui nous envoie, peut dissiper dans nos cœurs toutes sortes de difficultés qui nous empêcheraient d’être des missionnaires.
Quel regard avez-vous sur l’Église et notre pasteur, le pape François ?
J’ai beaucoup été marqué par saint Jean-Paul II, ainsi que Benoît XVI, son grand compagnon, leurs écrits continuent à me nourrir intellectuellement et spirituellement. Pour moi, le pape François est le Signe que le Seigneur continue à conduire son Église. J’ai un regard d’espérance pour l’Église avec tous les défis et toutes les difficultés qu’elle porte. Notre communauté paroissiale manifeste bien cette espérance.
Les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée forment une congrégation religieuse à vocation missionnaires dont les membres sont frères et prêtres. Ils sont fondés en 1816 à Aix-en-Provence par l’abbé Eugène de Mazenod, devenu l’Archevêque de Marseille et reconnu saint le 03 décembre 1995 par le saint Pape Jean-Paul II. Ils sont environ 4000 Repartis sur plus 70 pays des quatre continents. Notre charisme est d’aller là où l’évangile atteint le moins et surtout la pastorale auprès des jeunes.
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