Homélie du deuxième dimanche de l’Avent, 6 décembre

(Lectures : Baruch 5, 1-9 ; Ps 125 ; Philippiens 1, 4-6. 8-11 ; Luc 3,1-6)

En ce deuxième dimanche de l’Avent, c’est Jean le Baptiste qui nous invite à « préparer le chemin du Seigneur, aplanir sa route ». Tel est bien le sens du temps de l’Avent que nous connaissons : se préparer à la fête de Noël en préparant la venue de Jésus notre Sauveur. « Se préparer » signifie préparer son cœur à accueillir Jésus. Alors, comme dit Jean-Baptiste : « Tout être vivant verra le salut de Dieu ». Et l’on peut se laisser éclairer par les images que propose le texte de l’Evangile : « Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplaties ». On l’a bien compris : Jésus a arpenté les chemins plus ou moins tortueux de la Galilée et de la Judée il y a deux-mille ans, mais aujourd’hui, son chemin c’est notre vie. C’est donc dans nos vies qu’il faut combler les fossés, abaisser les collines et redresser ce qui est tordu. A chacun donc de voir quelles sont ses propres collines qui font obstacle à l’accueil de Dieu, tout ce qui obstrue sa vision spirituelle, quels sont ses propres fossés à combler, et les lieux de sa vie à rendre droits.

Cette démarche de conversion que propose Jean-Baptiste a cependant quelque chose de révolutionnaire, à la mesure de l’extraordinaire venue du Fils de Dieu parmi nous. En effet jusque là, cela n’a jamais été aux hommes de préparer le chemin pour le Seigneur. Au contraire, tout au long de l’histoire, c’est toujours Dieu qui a préparé le chemin pour les hommes. La conversion a toujours consisté à suivre le chemin prescrit par Dieu, à se laisser conduire et guider par le Seigneur. Le très beau passage du prophète Baruch atteste des prévenances de Dieu afin que son peuple puisse cheminer en sécurité : « Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu. Sur l’ordre de Dieu, les forêts et leurs arbres odoriférants donneront à Israël leur ombrage ; car Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, lui donnant comme escorte sa miséricorde et sa justice. »

Nous avons donc le chemin que Dieu trace pour nous et le chemin que nous préparons pour lui ! Deux chemin qui n’en font qu’un : le lieu d’une rencontre divine. Aujourd’hui même, Dieu continue de nous frayer un chemin, de nous guider, de nous protéger sur notre route. Sa parole est « une lumière sur notre route ». Aujourd’hui Dieu nous conduit « dans la joie, à la lumière de sa gloire, nous donnant comme escorte sa miséricorde et sa justice. » Et nous, nous redressons ce que nous pouvons dans nos vies pour que le Seigneur trouve le chemin de notre cœur.

P. Michel