Homélie du 15 novembre 2015

(Lectures : Daniel 12, 1-3 ; Psaume 15 ; Hébreux 10, 11-14.18 ; Marc 13, 24-32)

La première lecture et l’Évangile de ce dimanche peuvent nous surprendre par leur genre. Ils utilisent un genre littéraire : celui de l’apocalypse. Littéralement, ce mot signifie ‘révélation’. Ces textes nous révèlent quelque chose de Dieu. Dans le livre de Daniel, la venue de l’archange Michel entraîne un temps de détresse après lequel viendra le temps du salut ; Jésus évoque sa venue, c’est-à-dire son retour après la résurrection, accompagnée de signes cosmiques et du rassemblement de tous les élus.

Notons bien que ces deux textes ne parlent pas de la fin des temps mais d’une venue (Michel – le Fils de l’Homme) qui inaugurera le temps du salut. Mais auparavant il y aura un jugement où « les uns s’éveilleront pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles » (première lecture), où «le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel » (Évangile).

Notre monde est tourné vers la lumière, à la mesure de l’accueil que l’homme lui réserve. C’est ce que signifie ce temps de détresse précédant la réalisation du salut : chacun accueille le salut en correspondance avec ce qu’il a vécu. Le temps d’aujourd’hui nous est donné non pas pour être sauvés plus tard mais pour accueillir dès maintenant le salut déjà réalisé par la mort et la résurrection du Christ. Jésus désire nous alerter sur notre manière de vivre le temps présent qui conditionne notre capacité à accueillir le salut.

C’est le sens de la parabole du figuier. Le figuier est un arbre dont les fruits sont tardifs. Mais personne ne s’y trompe, et l’apparition des bourgeons et des feuilles est le signe indubitable que l’été est proche. Cette parabole est donc claire : la fin des temps est en marche. Jésus nous met en garde contre la tentation de ne pas prendre au sérieux cette réalité du Jugement dernier.

Jésus insiste sur la proximité de sa présence, « à votre porte » (cf. Évangile). Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter de ce qui se passera si nous savons être attentifs à celui qui est là, tout près de nous, à la porte de notre cœur. Comment rester attentifs ? En enracinant notre vie dans sa parole, nous dit Jésus puisque, si tout doit disparaître – y compris le ciel et la terre –, « ses paroles ne passeront pas ». Nous sommes donc appelés à nourrir notre vie par la fréquentation assidue de la parole de Dieu, à vérifier comment nos propres paroles, décisions, engagements puisent leurs forces dans la méditation fidèle de cette Parole.

Laissons-nous enseigner par la Parole de Dieu qui donnera à notre vie toute sa fécondité, toute son éternité.

Père Bruno