Homélie du dimanche 1er juillet 2018

Marc 5,21-43 – LA GRANDE FOI D’UNE FEMME – Dimanche 13 T.O. – B

C’est quand même surprenant ! L’évangéliste Marc présente une femme inconnue comme modèle de foi pour les communautés chrétiennes d’hier et d’aujourd’hui. Ainsi, nous pourront apprendre d’elle comment chercher Jésus avec foi, comment parvenir à un contact avec lui et comment trouver en lui la force pour commencer une vie nouvelle, pleine de paix et de santé.

Nous savons seulement que cette femme souffre d’une maladie secrète, proprement féminine, qui ne lui permet pas de vivre, d’une manière saine, sa condition de femme, d’épouse et de mère. Elle souffre beaucoup physiquement et moralement. Elle s’est ruinée en cherchant l’aide des médecins, mais personne n’a pu la guérir. Cependant, elle refuse de vivre pour toujours en femme malade. Elle est seule. Personne ne l’aide à s’approcher de Jésus, mais elle saura comment faire pour le rencontrer.

Elle n’attend pas passivement que Jésus s’approche d’elle et lui impose ses mains ; c’est elle-même qui va chercher un contact plus direct et personnel parce qu’elle a pleine confiance en sa force de guérison et Jésus comprend son désir d’une vie plus saine.

Elle agit avec détermination mais sans déranger personne. Elle s’approche, par derrière, au milieu des gens, et touche le manteau de Jésus. C’est dans ce geste délicat que s’exprime et se concrétise sa confiance totale en lui.

Tout arrive en secret, mais Jésus veut que tout le monde connaisse la grande foi de cette femme. Et, lorsqu’elle, effrayée et craintive, avoue ce qu’elle a fait, Jésus lui dit : « Ma fille, ta foi t’a guérie. Va en paix et recouvre ta santé ».

Ce même jour, un homme nommé Jaïre, chef de la synagogue, veut se frayer aussi un chemin, parmi la foule, pour implorer auprès de Jésus la santé de sa fille. Peut-être cet homme connaissait-il Jésus de vue, parce qu’Il fréquentait la synagogue et, dans son désespoir, décida-t-il de l’appeler à l’aide. Toujours est-il que Jésus, saisissant la foi de ce père affligé, accéda à sa demande. Mais, alors qu’Il se dirigeait vers la maison, la nouvelle survint que la fille venait de mourir et qu’il était désormais inutile de le déranger.

Jésus, se rendant compte de la situation, demanda à Jaïre de ne pas se laisser influencer par l’ambiance pessimiste, en lui disant : Ne crains pas, crois seulement. Jésus demanda à ce père une foi plus grande, capable de surmonter les doutes et la crainte. Pour Jésus, c’est la Foi qui compte.

Jaïre a été témoin de l’évènement précédent. Marc nous rapporte ces deux miracles imbriqués l’un dans l’autre pour nous donner l’impression d’une sorte de crescendo dans la foi : croire que Jésus peut guérir une maladie, croire que Jésus peut ressusciter un mort.

En arrivant à la maison de Jaïre, Jésus rendit la vie à la fille avec ces mots : Talitha Koum, ce qui signifie : Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! Marc, qui a rapporté toute la prédication de Pierre, utilise ici un mot-clé chez les premiers chrétiens d’après Pâques : Lève-toi ! Autrement dit : réveille-toi ! Ce mot a une saveur pascale parce que c’est le mot utilisé pour dire la résurrection de Jésus. C’est l’opposé du mot dormir, que Jésus avait utilisé plus haut pour parler de la mort de la fillette. Oui, pour Jésus, la mort est un sommeil avant un réveil ; d’ailleurs, Jaïre signifie « celui qui illumine, celui qui réveille ». C’est tout un symbole de notre baptême. Par le baptême, nous sommes aussi passés de la mort à la vie. Est-ce que nous croyons que nous avons reçu la même grâce que la fille de Jaïre ?

… et Il leur dit de la faire manger. Dans la symbolique baptismale, celui qui, par le baptême, est passé de la mort à la vie, est introduit à la table de l’eucharistie. Un vivant se nourrit… un baptisé mange le Pain de vie… Baptême et Eucharistie sont liés.

C’est par leur capacité à chercher et à accueillir le salut qui nous est offert en Jésus que les deux personnages sont pour nous tous aujourd’hui un modèle de foi.

Père Javier