Homélie du 2e dimanche de l’Avent

ENCOURAGER LA CONVERSION – Mth. 3,1-12

Entre l’automne de l’année 27 et le printemps de l’année 28, un prophète original et indépendant apparaît dans le monde religieux de la Palestine, provoquant un fort impact sur le peuple. Il s’appelle Jean. Les premières générations chrétiennes l’ont toujours vu comme l’homme qui a préparé le chemin à Jésus.

On disait de lui qu’il est une voix qui crie dans le désert, un lieu qui ne peut être facilement contrôlé par aucune puissance romaine.

Beaucoup des gens allaient vers lui pour se faire baptiser, en reconnaissant leurs péchés. Mais parmi tous, Jean tourne son regard vers certains d’entre eux : les pharisiens et saducéens ; qui avaient bien besoin de conversion, mais qui étaient tellement obstinés à nier un tel besoin. C’est à eux que Jean adresse ses paroles : Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion.

St Jean-Paul II nous dit que l’Avent, en définitive, est une conversion qui passe du cœur aux actes et, par conséquence, à la vie entière du chrétien.

Le mot conversion traduit le mot latin conversio et le mot grec metanoïa, qui signifient littéralement « changement ».

Pour la tradition biblique, « se convertir », c’est donc se retourner complètement pour prendre la direction inverse de celle qu’on suivait jusqu’alors. Autrement dit, faire demi-tour, dans le bon sens du mot.

C’est la première chose dont nous avons besoin encore aujourd’hui : nous convertir à Dieu, retourner à Jésus et ouvrir des chemins dans le monde. Il ne s’agit pas seulement d’un aggiornamento ou d’une adaptation au moment présent. C’est beaucoup plus que cela. C’est mettre toute l’Église en état de conversion.

La voix de Jean continue à résonner dans le désert de nos jours : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route ! Le temps de l’Avent n’est pas d’abord le temps des étalages remplis de victuailles et de cadeaux pour préparer les fêtes de Noël. C’est le temps de changer, de se retourner le cœur.

On ne peut suivre Jésus que dans une attitude de conversion. Des changements profonds seront nécessaires. Il faudra du temps avant que nos communautés chrétiennes apprennent à vivre pour le Royaume de Dieu et sa Justice, à placer la compassion au centre du christianisme, à placer les pauvres au centre de notre religion.

Profitons de ce temps propice de l’Avent pour changer notre cœur, pour renouveler notre choix du Christ, en débarrassant notre cœur et notre vie de tout ce qui nous empêche de l’accueillir de manière appropriée. Comme Jean, qui avait été reconnu dans son temps comme la voix qui crie dans le désert, le Seigneur nous invite aussi à nous, chrétiens – ennes d’aujourd’hui, à être des voix qui clament aux hommes les exigences de cette attente vigilante.

Préparons les chemins, le Sauveur approche, sortons pèlerins à la rencontre du Seigneur. Viens, Seigneur, ne tardes pas ; viens nous libérer ; viens racheter ton peuple ; viens purifier nos vies.

Père Javier