Homélie du dimanche 27 décembre 20 – La Sainte Famille de Nazareth

Dimanche 27 décembre 20 – La Sainte Famille de Nazareth – B /

 

Luc 2, 22-40 : ÉDUQUER DANS LA FOI AUJOURD’HUI

 

Le passage de Luc se termine par ces mots : « Ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth…l’enfant grandissait et se fortifiait, plein de sagesse, et la grâce de Dieu était avec lui ».

                  Souvent, le désir sincère de beaucoup de familles chrétiennes d’imiter la Famille de Nazareth a favorisé l’idéal d’une famille fondée sur l’harmonie et le bonheur de leur propre foyer. Il est sans doute nécessaire aujourd’hui de promouvoir d’un côté la responsabilité et, pourquoi pas, l’autorité des parents, et d’un autre côté l’obéissance des enfants et, ensemble, le dialogue et la solidarité familiale. Sans ces valeurs la famille va droite à l’échec.

Mais ce n’est pas n’importe quelle famille qui répond aux exigences du royaume de Dieu établies par Jésus. Il y a des familles ouvertes au service de la société, et des familles égoïstes, repliées sur elles-mêmes. Des familles autoritaires et des familles où l’on apprend à dialoguer. Des familles qui éduquent dans l’égoïsme et des familles qui enseignent la solidarité.

 

Lorsque nous parlons aujourd’hui « d’éduquer dans la foi » nos enfants, nous voulons dire, je croie, que l’objectif c’est qu’ils comprennent et vivent de manière responsable leur adhésion à Jésus-Christ, en apprenant à vivre l’Évangile d’une façon positive.

Mais la foi ne peut être vécue n’importe comment. Nos enfants doivent apprendre à être croyants au sein d’une société plus ou moins déchristianisée ; donc il faut leur proposer :

  • Une foi non seulement traditionnelle, mais une foi fruit d’une expérience ;
  • Une foi vécue et expérimentée qui se nourrit non seulement d’idées et de doctrines, mais d’une expérience personnelle et gratifiante. N’oublions pas que la Foi est une démarche personnelle ;
  • Une foi qui n’est pas individualiste, mais partagée dans une communauté chrétienne ;
  • Une foi centrée sur l’essentiel, mais qui peut coexister avec les doutes et les questions. Plus je doute, plus je croie ;
  • Une foi capable de témoigner au milieu d’une société plutôt indifférente.

 

Ce qui précède requiert aujourd’hui, de la part des parents et, pourquoi pas, des catéchistes, tout un style d’éducation de la foi où l’important c’est de :

 

  • Transmettre une expérience plutôt que des idées et des doctrines ;
  • Enseigner à vivre les valeurs chrétiennes plutôt qu’à se soumettre à des normes ;
  • Développer la responsabilité personnelle plutôt qu’imposer des coutumes ;
  • Favoriser l’intégration dans la communauté chrétienne plutôt que développer l’individualisme religieux ;
  • Cultiver une adhésion confiante à Jésus plutôt que de résoudre des problèmes de foi de manière théorique.

 

Finalement, dans l’éducation de la foi, ce qui est décisif, c’est l’exemple, surtout celui des parents. Que les enfants trouvent chez eux, des « modèles d’identification« , qu’il ne leur soit pas difficile savoir comment ils doivent se comporter pour vivre leur foi de manière saine, joyeuse et responsable ; et faire en sorte que nos enfants et petits-enfants, à l’exemple de l’Enfant Jésus, grandissent et se fortifient, tous remplis de sagesse et que la grâce de Dieu soit sur eux.

 

Prière pour les familles : Dieu, de qui vient toute paternité au ciel et sur la terre (Ep 3,15); toi notre Père, qui es Amour et Vie, fais que, par ton Fils Jésus, né d’une femme, et par l’Esprit Saint, source de charité divine, chaque famille devienne un vrai sanctuaire de vie et d’amour, pour les générations qui se renouvellent sans cesse. Que ta grâce oriente les pensées et les actions des époux et des parents vers le plus grand bien de leurs familles; que l’amour, affermi par la grâce des sacrements, soit plus fort que toutes les faiblesses et toutes les crises; et que l’Église puisse accomplir ainsi, avec fruit, sa mission dans chaque famille. Amen.