Homélie du 8 décembre 2018

8 décembre 2018 – Fête de l’Immaculée Conception –Année C

Luc 1,26-38 – LA RÉALITÉ LA PLUS DIVINE ET LA PLUS HUMAINE 

Cette fête improvisée le soir du 8 décembre 1852 et renouvelée l’année suivante, prit un éclat particulier en1854, lorsque  fut proclamé le dogme de l’Immaculée Conception. C’est ainsi que perdure cette tradition des illuminations du 8 décembre chaque année. Les catholiques lyonnais fêtent Marie, lui disant de multiples mercis, se préparant ainsi à fêter le grand cadeau qu’elle nous fait à Noël : Jésus, la Lumière du Monde.

Le ton de l’Évangile que nous méditons aujourd’hui, est celui d’un conte populaire. Les contes commencent toujours par : Il était une fois…, on nous présente les personnages, l’époque, l’endroit et le sujet. Et à la fin du récit il y a un dénouement.

Saint Luc, d’une manière similaire, nous raconte, avec un ton simple et accessible, la plus grande l’histoire qui ait jamais existé. Il ne nous présente pas un récit créé par l’imagination, mais une histoire vraie tissée par Dieu lui-même avec la collaboration de l’humanité. Le point culminant est : Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus (Luc 1,31)

Marie nous apprend ainsi à ouvrir la porte de notre cœur et collaborer à réaliser le plan de Dieu. Marie, l’humble demoiselle de Nazareth, entend avec étonnement l’annonce de l’ange : elle donnera naissance à Celui qui a été choisi pour sauver le monde. Dans sa simplicité, elle était loin de penser que c’est elle que Dieu choisirait pour mener à bien son plan.

Comment accueille Marie le plan de Dieu sur elle ? Marie vit ce moment de façon très intense, presque dramatique. Dans son cœur elle tenait à rester vierge, mais Dieu lui propose désormais une maternité. Elle ne comprend pas : comment cela va-t-il se faire ? demande-t-elle ? L’ange lui dit alors que sa virginité et sa maternité ne se contredisent pas, mais que, par la force de l’Esprit Saint, elles s’accordent parfaitement.

Cela ne veut pas dire qu’elle comprend mieux avec cette explication. Mais cela lui suffit, car elle comprend que le prodige qui est sur le point de se réaliser sera l’œuvre de Dieu : Car rien n’est impossible à Dieu (Luc 1,38). Et c’est pour cela qu’elle répond : que tout se passe pour moi selon ta parole (Luc 1,38). Que cela se fasse ! Oui. Une acceptation totale de la Volonté de Dieu, sans trop comprendre, mais sans réserve ni conditions. A cet instant même, le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous (Jean 1,14). Le conte populaire devient ainsi la réalité la plus divine et la plus humaine.

Tu mettras au monde un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus.  Comme Marie, une mission nous a été confiée à nous aussi : collaborer à mettre la lumière au milieu de la nuit. Nous ne sommes pas appelés à juger le monde mais à y semer l’espérance ; mais cette tâche ne consiste pas à éteindre la mèche qui brûle encore, mais à allumer la foi qui tente de jaillir dans des nombreux cœurs. Il nous faut aider les hommes et les femmes de notre temps à découvrir Jésus.

 A partir de nos communautés nous pouvons être le levain d’un monde plus juste et plus fraternel. Nous sommes dans des bonnes mains. Dieu n’est pas en crise. C’est nous qui n’osons pas suivre le Christ avec joie et confiance. Marie doit être notre modèle.

 Merci, Marie !

Père Javier