Homélie du dimanche de la Sainte Famille

Luc 2, 41-52 // QUELLE FAMILLE ?

 

Aujourd’hui c’est le dimanche de la Sainte Famille, une occasion pour nous souvenir de la famille de Jésus et une bonne occasion aussi de réfléchir à nos propres familles, selon l’esprit de Jésus.

Il ne suffit pas d’imaginer la vie familiale selon le modèle de la famille de Nazareth, en l’idéalisant à partir de notre conception de la famille traditionnelle.

La question qu’on se pose spontanément, lorsque nous regardons la famille de Nazareth, est : qu’est-ce que ça veut dire aujourd’hui « être une famille chrétienne ».

Il est clair que fonder une famille sur les valeurs présentes dans la famille de Nazareth, peut aider tous ses membres à grandir en « sagesse et en grâce devant Dieu« .

Il est bon d’affirmer aussi que l’un des meilleurs témoignages que les chrétiens peuvent offrir au monde en ces temps d’incertitude est une vie familiale « saine » qui garantit la stabilité et la force de ses membres.

Le texte de l’évangile de Luc c’est la dernière scène de « l’Évangile de l’enfance de Jésus ». Les parents de Jésus, lorsqu’ils constatent qu’il les a abandonnés sans se préoccuper d’eux, le cherchent angoissés ; comment Jésus peut-il agir ainsi ?  Sa mère le lui reproche dès qu’elle le trouve : « Mon fils, pourquoi nous as-tu fait cela ? Regarde ton père et moi, nous t’avons cherché angoissés ». Jésus les surprend avec une réponse inattendue et c’est le premier mot que Jésus va prononcer dans l’évangile de Luc : « Pourquoi me cherchez-vous ? Ne saviez-vous pas que je devais être aux affaires mon Père ? »

Il s’agit d’une scène familiale qui s’intègre bien dans la liturgie d’aujourd’hui. La référence à l’âge de douze ans, selon le texte, pourrait, en fait, être interprétée comme « après l’âge de douze ans », c’est-à-dire l’âge de treize ans, qui est le moment où les enfants, selon la Loi juive, sont considérés adultes et responsables de leurs actes ainsi que capables d’observer les préceptes de la Loi.

          Ses parents “ne le comprirent pas”. C’est seulement en approfondissant ses paroles et son comportement vis-à-vis de la famille, qu’ils découvriront progressivement que, pour Jésus, ce qui est prioritaire c’est la grande famille humaine, c-à-d une société plus fraternelle, plus solidaire et plus juste, telle que voulue par Dieu : Il descendit avec eux, il alla à Nazareth et leur fut soumis. Sa mère a gardé tout cela dans son cœur. Et Jésus grandissait en sagesse, en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes.

Pour fêter la Sainte Famille de façon responsable, nous devons relever le défi que nous lance notre Foi aujourd’hui. En suivant l’appel profond de leur amour, les parents deviennent une source de vie nouvelle. C’est leur tâche la plus passionnante ; celle qui peut donner à leur amour une profondeur et un nouvel horizon, et celle qui peut consolider pour toujours leur travail créateur dans le monde.

Construire un projet familial compris et vécu selon l’esprit de Jésus.Accepter les enfants comme un cadeau mais aussi comme une responsabilité : les engager dans la construction d’une société plus juste et plus humaine ; les éduquer à la solidarité, à la recherche de la paix et à la compassion à l’égard des nécessiteux. Vivre avec une conscience morale responsable, saine, cohérente avec la foi chrétienne. Un défi difficile à relever mais d’une satisfaction incomparable.

À l’occasion de la Journée de la famille, il peut être intéressant de garder à l’esprit les mouvements qui, au sein de l’Église, tentent d’aider, soutenir et encourager la vie familiale dans une perspective chrétienne. Une invitation à ceux qui souhaitent les rejoindre : Rencontre de couples (Pélé Cotignac-couples), Equipes Notre-Dame, Mouvement Familles Chrétiennes.

Que la Sainte Famille nous aide à relever les défis que nous lance notre foi.