Homélie du VII dimanche de Pâques

HOMELIE VII dimanche de Pâques – Jean 17, 11-19 : Ta parole est vérité.

 

Dans ce 7ème dimanche de Pâques, que l’Église situe entre deux grandes fêtes : l’Ascension et la Pentecôte, le texte de l’évangile nous propose la prière de Jésus pour ses disciples. Tant qu’il était avec eux, Jésus a assuré sa présence par ses enseignements et ses signes. Maintenant, Jésus s’en va, mais Il est conscient de la situation difficile dans laquelle il laisse ses amis. Ainsi, avant de quitter ce monde pour retourner au Père, Jésus prie pour ses disciples. Voyons quelques aspects.

 

Garde mes disciples dans la fidélité. Pour trois fois Jésus utilise le mot garder. Jésus ne demande pas au Père de mettre ses disciples en conserve, mais de les affermir pour qu’ils puissent affronter les difficultés de ce monde tout en restant fidèles à sa Parole et à son projet d’un monde plus fraternel, plus solidaire et plus humain. Si nous aussi, nous restons fidèles à sa Parole, « nous serons, comme dit le Pape François, les artisans de la mondialisation de la solidarité et de la fraternité ».

 

Qu’ils soient UN comme nous-mêmes nous sommes UN. Le rêve d’un couple c’est : à deux ne faire qu’un. Cette unité avec le Père, Jésus l’a vécue tout au long de sa vie terrestre : le Père et moi nous sommes UN. Toute l’action de Jésus a été d’emmener ses disciples au seul lieu où l’Amour est totalement vrai, totalement saint, sans la moindre parcelle d’égoïsme : c’est l’Amour Trinitaire. Trois personnes qui ne font qu’une dans l’amour. Nous ne contemplerons jamais assez le mystère trinitaire de Dieu dans une transparence totale. Vivre aujourd’hui le commandement de Jésus, aimer-vous les uns les autres, dans nos relations humaines, dans notre travail professionnel, dans notre vie de famille, dans notre paroisse, dans nos engagements divers et variés au service des autres, c’est découvrir un peu ici-bas le secret de la Trinité.

 

Je ne demande pas que Tu les retires du monde, mais que Tu les garde du Mauvais. Jésus introduit ses disciples dans une espèce de paradoxe : être dans le monde sans être du monde. De quel « monde » s’agit-il ? Dans le texte, le mot « monde », comprend deux sens différents : dans un premier sens, le monde c’est le lieu où vivent les êtres humains et de ce point de vue, les disciples de Jésus ne sont pas en dehors du monde. Comme tout être humain, ils sont soumis aux difficultés et aux joies habituelles. Dans un deuxième sens, le monde c’est les puissances hostiles à Dieu, autrement dit, la non foi, le non amour, tout ce qui s’oppose à Dieu.

 

Jésus souhaite que ses disciples ne soient pas hors du monde, mais insérés dans le monde. Comment être dans le monde sans être du monde ? Il ne s’agit pas de se retirer du monde ; il s’agit d’être pour Dieu dans un monde qui est contre ; de travailler pour que l’indifférence se transforme en proximité, le refus en accueil et la haine en amour.

Dans cet horizon, nous devons signaler avec le Concile Vatican II, que les chrétiens sont appelés à mener leur vie au milieu des affaires du monde de manière à devenir dans le monde un ferment de qualité, grâce à l’Évangile. A chacun de nous de nous interroger : dans quel monde je me trouve ?

Sanctifie-les dans la vérité… Ta parole est vérité. Jésus est la Parole du Père aux hommes. Être chrétien, c’est avoir reçu la Parole de Jésus qui nous révèle le Père. Qui écoute, médite et partage cette Parle de Dieu devient saint, c’est-à-dire, participe à l’Amour qui unit les Trois personnes de la Trinité. « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous son amour atteint la perfection » nous dit saint Jean dans sa 1ère lettre, et il continue : Voici comment nous reconnaissons que nous demeurons en lui et lui en nous : il nous a donné part à son Esprit.

Consacrons, donc, chaque jour un peu de notre temps à prier avec les paroles de Jésus dans les Écritures ; nourrissons-nous d’elles ; qu’elles soient pour nous la nourriture qui nous rassasie de la joie de Jésus.

Demandons à Marie de nous apprendre à dire oui à la Parole de Dieu afin de pouvoir l’annoncer à nos frères et sœurs qui vivent autour de nous dans le village.