Marc 9,2-10 – LIBERER LA FORCE DE L’EVANGILE – 2° Dimanche de Carême – B
La Transfiguration est un avant-goût de la résurrection pour éclairer les disciples sur tout ce qui va arriver à Jésus.
Jésus avait annoncé aux disciples l’imminence de sa passion, mais en les voyant tellement perturbés par cette fin tragique, il leur explique par des actes et des paroles ce que sera la fin de ses jours sur la terre : des jours de passion, de mort, mais qui finiront par sa résurrection.
Ce récit de la “Transfiguration de Jésus” a été toujours très populaire parmi ses disciples. Ce n’est pas un épisode de plus. La scène est située sur une haute montagne. Jésus est accompagné de deux personnages légendaires de l’histoire juive : Moïse, représentant la Loi, et Elie, le prophète le plus aimé de Galilée. Seul Jésus apparaît avec un visage transfiguré. De l’intérieur d’un nuage, on entend une voix : Celui-ci est mon fils bien-aimé. Écoutez-le.
Les trois disciples qui l’ont accompagné jusqu’au sommet de la montagne, Pierre, Jacques et Jean, sont bouleversés. Ils ne savent pas que penser de tout cela. Le mystère qui enveloppe Jésus est trop grand. Marc nous dit qu’ils étaient effrayés.
La scène prend fin d’une façon étrange : « Il y eut un nuage qui les couvrit et du nuage une voix se fit entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le’’.
L’important n’est pas de croire en Moïse ou en Elie, mais d’écouter Jésus et d’entendre sa voix, celle du Fils bien-aimé. Le plus décisif c’est de centrer notre vie sur Jésus. Vivre une relation consciente et de plus en plus engagée avec Jésus-Christ. Ce n’est qu’alors que sa voix peut être entendue en plein milieu de notre vie, dans la tradition chrétienne et dans l’Église. L’Eglise vit de l’écoute de l’Evangile.
Malheureusement, ce message de Jésus se heurte aujourd’hui à beaucoup d’obstacles pour pouvoir atteindre les hommes et les femmes de notre temps. Beaucoup d’entre eux, en abandonnant la pratique religieuse, ont cessé de l’écouter. La force libératrice de l’Evangile reste parfois bloquée par des langages et des commentaires étrangers à l’esprit de Jésus. Ils n’entendront pas parler de Jésus si ce n’est par hasard, par exemple à l’occasion des funérailles, d’un baptême ou d’une 1ère Communion.
Cependant, une chose positive que l’Eglise peut offrir, aujourd’hui aussi, à la société moderne, c’est la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus et son projet humanisant du royaume de Dieu. Il faut faire en sorte que cette Bonne Nouvelle coule limpide, vivante et abondante à travers nos communautés et nos différents groupes de réflexion et partage. Qu’elle atteigne nos foyers, qu’elle puisse être connue de ceux qui cherchent un sens nouveau à leur vie et qu’elle puisse être entendue par ceux et celles qui vivent sans espérance.
Nous devons apprendre à lire ensemble l’Evangile (le Carême est un bon moment) ; à nous familiariser avec les récits évangéliques ; à nous mettre en contact direct et immédiat avec la Bonne Nouvelle de Jésus. C’est en cela que nous devons dépenser nos énergies. C’est à partir de là que commencera le renouveau dont l’Eglise a besoin aujourd’hui.
Lorsque l’institution ecclésiastique perd le pouvoir d’attraction qu’elle a eu durant des siècles, il nous faut découvrir l’attraction que Jésus, le Fils bien aimé de Dieu, exerce sur ceux qui cherchent la vérité et la vie. Dans peu d’années nous réaliserons que tout nous pousse à mettre plus fidèlement sa Bonne Nouvelle au cœur du christianisme.