Homélie du 5e dimanche de Pâques 2020

Jean 14, 1-12 : Le Chemin la Vérité la Vie – 5ème Pâques-A

À la fin de la dernière Cène, les disciples commencent à sentir que Jésus ne restera pas longtemps encore avec eux. La sortie brusque de Judas, l’annonce du proche reniement de Pierre, les paroles de Jésus évoquant sa mort prochaine, laissent les disciples perplexes et abattus. Il faut les consoler, les encourager et les réaffirmer dans la foi, en leur apprenant à croire en Dieu autrement.

Voyons la façon de consoler de Jésus : Dans la proximité: « Que votre cœur ne soit pas troublé ! Croyez en Dieu et croyez aussi en moi”. Dans la vérité, car Jésus ne cache pas sa mort: “… dans la maison de mon père il y a des nombreuses demeures et je pars vous préparer une place…” et dans l’espérance: “… je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi”.

Jésus leur découvre ainsi un nouvel horizon : sa mort ne doit pas anéantir leur foi ; il les quitte afin d’aller rejoindre le Père. Mais il ne les oubliera pas. Il leur préparera une place dans la maison du Père, et un jour il reviendra pour les emmener avec lui et ils seront ensemble pour toujours.

Les disciples ont du mal à croire quelque chose d’aussi grand. Toute sorte de doutes et de questions jaillissent dans leur cœur. Thomas, avec son sens réaliste habituel, ne lui pose qu’une seule question : comment pourrions-nous connaître le chemin qui mène au Père ?

Au fil de la conversation, Jésus leur fait cette confession : Je suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne peut aller vers le Père sans passer par moi. C’est quelque chose à ne jamais oublier.

Je suis le chemin. Le problème de beaucoup de personnes n’est pas de s’être égaré ou d’avoir perdu le chemin. C’est simplement qu’elles sont déboussolées dans une sorte de labyrinthe : elles parcourent les mille chemins qui leur sont indiqués par les consignes et par les modes du moment.

Aujourd’hui, si quelqu’un n’a pas un chemin précis, que peut-il faire ? Où et vers qui peut-il aller ? Par contre, celui qui chemine sur les pas de Jésus, même s’il continue d’affronter des problèmes et des difficultés, se trouve sur le bon chemin, sur le chemin qui mène vers le Père. C’est cela la promesse de Jésus.

Je suis la vérité. Pour des oreilles modernes, ces paroles constituent une invitation scandaleuse ; et pourtant, il nous faut écouter Jésus aujourd’hui. On ne peut pas tout réduire à la raison. Parce que là où finit la raison, commence la Foi. Le développement de la science ne contient pas toute la vérité. L’être humain doit vivre face au mystère ultime de son existence : Dieu.

Dieu ne s’impose pas. Il ne force personne à croire en Lui à base de preuves ou d’évidences. Le Mystère ultime est silence et attrait respectueux. Jésus est le chemin qui peut nous conduire à faire confiance en la bonté de Dieu.

Je suis la vie. Jésus peut progressivement transformer notre vie. Non pas comme un maître lointain qui aurait laissé à l’humanité un héritage de sagesse admirable ; mais comme quelqu’un de vivant, proche de nous qui, au plus profond de notre être, sème un germe de vie nouvelle.

Cette action de Jésus en nous se réalise d’une manière silencieuse et discrète. Le croyant lui-même ne devine qu’une présence imperceptible. Cependant, nous sommes envahis parfois par la certitude, par une joie débordante, par une confiance totale : Dieu existe, il nous aime, tout est possible, même la vie éternelle.

Nous ne comprendrons jamais la foi chrétienne si nous n’accueillons pas Jésus en tant que chemin, vérité et vie. Un Chemin à parcourir, une Vérité à proclamer, une Vie à partager et à aimer : Jésus-Christ.

Père Javier