Homélie du 4e dimanche de Pâques 2020

3 mai 2020 – Cycle A : « Je suis la porte« 

Nous célébrons le quatrième dimanche de Pâques, alors que le monde entier se replie de différentes manières devant la réalité d’un virus qui nous a complètement disloqués à tous les niveaux : personnel, social, santé, travail, famille et aussi au niveau de la foi. Nous sommes à peine capables d’articuler un mot face à une expérience que nous ne comprenons pas entièrement, tandis que dans de nombreux foyers, on pleure la perte des proches.

C’est Pâques. Le Seigneur ressuscité nous rend visite en ce dimanche du Bon Pasteur. Il nous rappelle que nous ne sommes pas abandonnés ou errants : nous avons un Berger qui nous connaît, chacun par son nom, et qui se soucie profondément de nous.

Nous ne sommes pas non plus des moutons errants, condamnés aujourd’hui à vivre en confinement ou en solitude. Nous appartenons au « troupeau » de ceux et celles qui veulent suivre les traces du Bon Pasteur, parce que personne ne répond comme lui à nos questions les plus décisives, à nos aspirations les plus profondes et à nos besoins ultimes. Il est aussi important de sentir que Jésus nous appelle par notre nom.

Aujourd’hui, nous célébrons aussi la Journée mondiale de prière pour les Vocations sous la devise : Jésus vit et Il te veut vivant ; qui est le début de l’Exhortation du Pape François aux jeunes. Un bon message d’espoir pour ces moments difficiles.

La foi chrétienne ne consiste pas à croire des choses sur Jésus, mais à le croire et à le suivre en mettant notre confiance en sa personne et en nous inspirant de son style de vie, afin d’orienter notre propre existence d’une manière lucide et responsable.

L’autre image de Jésus que ce texte johannique nous propose est celle de Jésus comme la porte. L’image de la porte est l’image de la liberté, de la confiance : on n’entre pas par les toits, par les fenêtres, ou à la dérobée. C’est donc l’image de la confiance ; et l’Ancien Testament parle souvent des portes du temple : Ouvrez-moi les portes du triomphe et j’entrerai pour rendre grâce au Seigneur.

Le Ressuscité Bon Pasteur est à la porte ; lui-même est la porte. Il surveille et prend soin de ses brebis. Nous ne sommes pas à la merci de l’incertitude et de l’insécurité. Il tient entre ses mains notre destin, et cela est réconfortant. Le Christ n’est pas une porte qui ferme, limite ou sépare, mais plutôt un gardien qui protège, s’occupe et prépare un avenir meilleur !

Le berger connaît les brebis et elles se sentent en sécurité en entendant sa voix ; il les fait sortir, marche devant elles, les appelle, elles le suivent. C’est tout un sentiment d’accompagnement, de sécurité et de protection. Au milieu de ce chaos, nous sommes connus, nous sommes aimés. Le vivons-nous de cette façon ? Faisons-nous savoir que Jésus est l’objet de notre foi ?

Jésus vit et il nous veut vivants pour suivre sa voix.

Père Javier