Homélie du dimanche 2 février 2020

Présentation du Seigneur-A : Luc 2, 22-40 – UNE FOI SIMPLE – 2 février 2020

Un peu d’histoire. Ce dimanche est la fête de la « présentation » du Seigneur. La fête est d’origine orientale : elle était connue sous le nom de « Rencontre ». Jusqu’au VIe siècle, elle était célébrée le 15 février, quarante jours après l’Épiphanie ; mais elle a ensuite commencé à être comptabilisée à partir de Noël, de sorte qu’elle est célébrée le 2 février. En réalité, il s’agit d’une fête ayant une signification christologique, bien que la signification mariale ne soit pas exclue, bien sûr ; c’est pourquoi elle est connue sous le nom de « La Chandeleur ». C’est à partir du VIIe siècle qu’elle est introduite dans la liturgie occidentale.

Deux rites prescrits par la loi de Moïse nous sont montrés dans l’Évangile : la purification de la mère (Marie) et la présentation du fils premier-né (Jésus). Mais c’est la présentation de Jésus qui donne le titre à la célébration liturgique et nous fait regarder sa signification profonde. Le Fils premier-né est consacré au service de Dieu le Père.

L’évangéliste Luc, peut-être intentionnellement, parle de l’offrande de la purification : un couple de tourterelles et deux petites colombes, mais ne mentionne pas la rançon du fils (une certaine somme), pour souligner le sens total et effectif de la consécration.

Luc donne de l’importance au lieu : le Temple de Jérusalem. C’est le centre de la vie religieuse d’Israël. Plus tard Jésus fera un autre voyage à Jérusalem, où la passion, la mort et la résurrection auront lieu. Jésus-Christ sera ainsi le Nouveau Temple pour tous les peuples.

Mais, encore une fois, le récit de Luc est déconcertant. Lorsque les parents s’approchent du Temple avec l’enfant, les grands prêtres et les autres chefs religieux ne sortent pas à leur rencontre. Mais dans quelques années, ce seront eux qui le livreront pour être crucifié. Jésus ne trouve pas d’accueil dans cette religion, sûre d’elle-même et qui oublie la souffrance des pauvres.

Les maîtres de la Loi, qui prêchent leurs « traditions humaines » dans le parvis du Temple, ne viennent pas non plus le recevoir. Quelques années plus tard, ils rejetteront Jésus pour avoir guéri les malades en violant la loi du sabbat. Jésus ne trouve pas d’accueil dans les doctrines et les traditions religieuses qui n’aident pas à mener une vie plus digne et plus saine.

Ceux qui accueillent Jésus et le reconnaissent comme envoyé par Dieu sont deux personnes âgées, de foi simple et de cœur ouvert, qui ont vécu leur longue vie en attendant le salut de Dieu. Leurs noms semblent suggérer qu’il s’agit de personnages symboliques. Le vieil homme s’appelle Siméon (« Le Seigneur a entendu »), la vieille femme s’appelle Anne (« Dieu donne »). Ils représentent tant des personnes de foi simple qui, toujours et partout, vivent avec leur confiance placée en Dieu.

Tous deux font partie d’un groupe, connu depuis le temps des Prophètes sous le nom de « Pauvres de Yahvé ». Ce sont des gens qui n’ont rien d’autre que leur foi en Dieu. Ils ne pensent ni à leur fortune ni à leur bien-être. Ils n’attendent de Dieu que la consolation dont son peuple a besoin, la libération que le peuple cherche, génération après génération, la lumière qui éclairera les ténèbres dans lesquelles vivent les peuples de la terre. Maintenant, ils sentent que leurs espoirs se réalisent en Jésus.

Cette foi simple qui attend de Dieu le salut définitif, est la foi de la majorité des fidèles. C’est une foi pas toujours bien cultivée, qui s’exprime parfois de façon quelque peu maladroite et distraite, qui est formulée avec des expressions, parfois, peu orthodoxes et qui s’éveille surtout dans les moments difficiles de détresse. Mais une foi que Dieu n’a aucun problème à comprendre et à accepter.

Finalement, lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Aujourd’hui, cet Enfant rempli de sagesse et de la Grâce de Dieu, vous offre sa lumière ; prenez-la et décidez d’illuminer votre vie. Laissez vos œuvres briller. Rejetez les ombres de la mort et choisissez le chemin qui mène à la lumière.

Père Javier