Homélie de la Fête-Dieu 2019

Le Corps et le Sang du Christ – C – 1ère Corinthiens 11,23-26

 FAIRE MÉMOIRE DE JÉSUS

Depuis son origine, la Cène du Seigneur a été célébrée par les chrétiens pour faire mémoire de Jésus, c’est à dire actualiser sa présence vivante au milieu de nous et pour nourrir notre foi en lui, en son message et en sa vie, livrée pour nous jusqu’à la mort.

La Messe n’a pas été toujours comme nous la connaissons aujourd’hui. Lorsque les premières communautés chrétiennes se réunissaient pour remémorer la dernière Cène de Jésus avec ses disciples, elles mettaient en pratique le moment central où Jésus exprime solennellement son souhait, et qui a été transmis par l’évangéliste Luc et par Paul, l’évangélisateur des païens : « Vous ferez cela en mémoire de moi ».

Aujourd’hui, dans la célébration communautaire de l’Eucharistie, nous faisons mémoire de quatre moments plus significatifs de la vie de Jésus.

Écouter sa Parole : Moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur et je vous l’ai transmis : Comme Paul, Nous faisons mémoire de Jésus lorsque nous écoutons, dans les évangiles, le récit de la vie et le message de Jésus, car les évangiles et les lettres des Apôtres ont été écrits pour garder le souvenir de Jésus, et nourrir ainsi la foi de ses disciples et la nôtre aujourd’hui ; pour inspirer et modeler notre vie suivant la façon d’être et d’agir de Jésus. C’est pourquoi, il nous faut les écouter en attitude de disciple, voulant apprendre à penser, à sentir, à aimer et à vivre à la manière de Jésus.

Faire mémoire : Vous ferez cela en mémoire de Moi. Faire mémoire ne veut pas dire nous rappeler machinalement des paroles de Jésus lors du dernier repas ; mais d’actualiser son action salvatrice en écoutant avec foi ses paroles. Ceci est mon corps : c’est à dire : dans ces morceaux de pain, nous voyons Jésus en train de se livrer pour nous jusqu’à la mort. Ceci est la coupe de mon sang versé pour le pardon des péchés : c’est ainsi que nous nous souvenons toujours comment Jésus nous a aimés jusqu’au bout.

Et après la consécration, nous confessons notre foi en Jésus Christ : Il est grand le mystère de la Foi : “Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la Gloire. C’est à dire nous, nous sentons sauvés par Jésus notre Seigneur. Une belle synthèse du mystère de notre salut

La prière de Jésus. Avant de communier, nous disons la prière que Jésus nous a enseignée, où nous, nous identifions aux trois grands désirs que Jésus portait dans son cœur : le respect absolu de Dieu : Que ton nom soit sanctifié. La venue de son règne de justice : que ton Règne vienne. L’accomplissement de la volonté du Père : que ta volonté soit faite. Après, nous faisons nôtres ses quatre demandes adressées au Père : pain pour tous, pardon et miséricorde, victoire sur la tentation et libération de tout mal.

La communion avec Jésus. L’Apôtre Paul nous le rappelle :  Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez – c’est à dire vous faites mémoire – la mort du seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. Nous nous approchons comme des pauvres, la main tendue ; nous prenons le Pain de la Vie, nous accueillons Jésus dans notre cœur et dans notre vie.

Nous communions en faisant un acte de foi : le Corps du Christ : Amen ! Ce qui veut dire : « Seigneur, je veux être en communion avec toi pour toujours, suivre tes pas, être animé par ton Esprit et collaborer à ton projet de bâtir un monde plus humain ».

Père Javier