Dès les premiers siècles de l’Église, les chrétiens ont honoré pour leur foi des hommes et des femmes. Au IIe siècle, l’Église de Smyrne fait connaître aux Églises voisines le martyre de l’évêque Polycarpe. Très vite, le culte des saints locaux se répand. Les évêques veillent toutefois à ce que le culte né de l’élan populaire ne soit pas entaché par des abus. À partir du IXe siècle, l’habitude est prise de consulter le Pape au sujet de la canonisation, l’inscription canonique dans la liturgie. Le Pape veut la preuve des miracles. Un siècle plus tard, il faut aussi prouver les vertus. En 1232, Grégoire IX établit ce qu’il faut pour devenir saint : des mérites et des miracles. Il l’entérine deux ans plus tard dans ses Décrétales. Des témoins directs et oculaires sont entendus dans le cadre d’une enquête minutieusement menée.
Un procès, c’est-à-dire une procédure, retrace la vie, les vertus et les miracles du saint, de son vivant et après sa mort. En 1588, la congrégation pour la Causes des saints en est chargée. Le sens du mot bienheureux a changé de sens. À côté des saints canonisés, il y a les bienheureux. Ces derniers ne reçoivent pas un culte privé non reconnu par le Saint-Siège mais un culte public limité géographiquement.
À partir du XVIIe siècle, la béatification est devenue une anticipation d’une canonisation prévue, mais retardée pour des motifs divers. Elle est le premier degré qui conduit normalement à la canonisation.
Philippe ROCHER