Homélie du dimanche 13 mai 2018

7° dimanche de Pâques – Jean 17, 11-19

Père saint ! Garde mes disciples unis dans ton nom pour qu’ils soient un en nous !

Pendant qu’il était temps, Jésus a assuré au monde sa présence par ses enseignements et ses signes. Maintenant, il laisse ses disciples. Jésus est conscient de la difficulté dans laquelle il laisse ses amis. Avant de quitter ce monde pour retourner au Père, Jésus prie pour ses disciples.

Garde mes disciples dans la fidélité. Par trois fois, Jésus utilise le mot garder. Jésus ne demande pas au Père de mettre ses disciples en conserve, mais de les affermir pour qu’ils puissent affronter le monde en restant fidèles au projet de Dieu. Et comme toute l’action de Jésus a été de les emmener à l’amour du Père, Jésus nous demande de mettre un peu d’amour dans nos relations humaines, dans notre travail de tous les jours, dans notre vie de famille, dans notre paroisse, etc. Autrement dit, de nous aimer les uns les autres comme il nous l’a demandé. Ainsi, selon le Pape François, « nous serons les artisans de la mondialisation de la solidarité et de la fraternité ».

Qu’ils soient UN comme nous-mêmes. Le rêve d’un couple c’est : à deux ne faire qu’un. Cette unité, Jésus l’a vécue tout au long de sa vie terrestre. Toute l’action de Jésus a été d’emmener ses disciples au seul lieu où l’Amour est totalement vrai, totalement saint, sans la moindre parcelle d’égoïsme : l’Amour Trinitaire. Trois personnes qui ne font qu’une dans l’amour. Vivre aujourd’hui le commandement de Jésus, aimez-vous les uns les autres, dans nos relations humaines, dans notre travail professionnel, dans notre vie de famille, dans notre paroisse, dans nos engagements divers au service des autres, c’est découvrir un peu ici-bas le secret de la Trinité.

Je ne demande pas que Tu les retires du monde, mais que Tu les gardes du Mauvais. Jésus a appelé ses disciples et les a introduits dans une tension paradoxale : être dans le monde sans être du monde. Dans le texte, le mot monde, comprend deux sens différents : dans un premier sens, le monde c’est le lieu où vivent les êtres humains ; de ce point de vue, les disciples de Jésus ne sont pas à part, en dehors du monde. Comme tous les autres, ils sont soumis aux difficultés et aux joies habituelles. Dans un deuxième sens, le monde c’est les puissances hostiles à Dieu, la non-foi, le non-amour, tout ce qui s’oppose à Dieu. Jésus souhaite que ses disciples ne soient pas hors du monde, mais insérés dans le monde. Comment être dans le monde sans être du monde ? Il ne s’agit pas de se retirer du monde qui est massivement sans Dieu ; il s’agit d’être pour Dieu dans ce monde qui est contre. De travailler pour que l’indifférence se transforme en proximité et le refus en accueil.

Dans cet horizon, nous devons signaler avec le Concile Vatican II, que les chrétiens sont appelés à mener leur vie au milieu du monde et des affaires profanes, de manière à devenir dans le monde un ferment de qualité, grâce à l’Évangile. A chacun de nous de nous interroger : dans quel monde je me trouve ?

Consacre-les dans la vérité… Ta parole est vérité. Jésus est la Parole du Père aux hommes. Qui écoute cette Parole devient saint, c’est-à-dire, participe à l’Amour qui unit les Trois personnes entre elles. Nous pouvons nous poser la question : Moi-même, ai-je conscience d’être en communion, de participer de la sainteté de Dieu ? Qu’est-ce que cela changerait dans ma vie si je pensais d’avantage que je suis appelé à la sainteté ?

La 1ère lettre de saint Jean nous dit : À ceci nous avons connu l’Amour : celui-là a donné sa vie pour nous, et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères. Ma vie est-elle consacrée ? À qui ?

Être chrétien, c’est avoir reçu la Parole de Jésus qui révèle le Père. C’est aussi être envoyé dans le monde pour communiquer le projet de Dieu à d’autres. Demandons à Marie de nous apprendre à dire oui à la Parole de Dieu afin de pouvoir l’annoncer à nos frères et sœurs qui vivent autour de nous.

Je termine avec la devise du P. Louis Querbes, Fondateur des viateurs :

Adoré et aimé soit Jésus à jamais ! Amen !

Père Javier