Homélie du dimanche 22 avril 2018

Jean 10, 11-18 / 4° Pâques : Dimanche du Bon Pasteur

NOUS RAPPROCHER POUR NOUS CONNAITRE

Lorsque les conflits et les dissensions entre groupes et différents leaders commencèrent à apparaître dans les premières communautés chrétiennes, quelqu’un sentit le besoin de rappeler que, dans la communauté chrétienne, seulement Jésus, et lui seul, est le Pasteur bon. Non pas un pasteur de plus, mais l’authentique, le véritable, le modèle que tous doivent suivre.

Cette belle image de Jésus, Bon Pasteur, est devenue très tôt l’image la plus appréciée de Jésus. Cette image est un appel à la conversion, adressé à ceux qui, dans la communauté chrétienne, peuvent revendiquer le titre de pasteurs : les évêques, les prêtres, les diacres, les religieux et les religieuses, les catéchistes, les responsables des différents groupes apostoliques, les responsables des Scouts, les maîtres de chœur, les enseignants, et j’en passe.

 Le pasteur qui ressemble à Jésus ne pense qu’à ses brebis, ne « fuit » pas devant les problèmes, « n’abandonne pas ses brebis ». Au contraire, le Bon Pasteur est soucieux de ses brebis, il se tient auprès d’elles, les défend, se dévoue pour elles, « expose sa vie » en cherchant leur bien. Il est attentif aux plus faibles et aux plus démunis.

L’image de Jésus, Bon pasteur, chargeant sus ses épaules la brebis perdue est devenue très tôt dans l’Église l’image la plus appréciée de Jésus.

Cette image est en même temps un appel à la communion fraternelle entre nous tous. Le Bon Pasteur « connaît ses brebis et ses brebis le connaissent ». C’est seulement à partir de cette étroite proximité, de cette connaissance mutuelle et de cette communion de cœurs, que le Bon Pasteur partage sa vie avec ses brebis. Et c’est vers cette communion et connaissance mutuelles que nous avons à cheminer aussi aujourd’hui dans l’Église.

Mais ce n’est pas tout : Le Bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. C’est aussi un trait caractéristique. C’est une parole que l’évangile de Jean reprend jusqu’à cinq fois. L’amour de Jésus est sans limite. Il nous aime tous d’un amour qui ne fuit pas face au danger mais qui donne sa vie pour sauver le troupeau.

Une Église, et l’Église c’est nous tous et toutes, constituée de chrétiens qui ont un rapport avec Jésus mal connu, confessé seulement d’une façon doctrinale, du bout des lèvres, un Jésus lointain, dont la voix n’est pas bien entendue dans les communautés, court le risque d’oublier son Pasteur.

L’évangile de saint Jean nous rappelle aussi qu’il y a « des brebis qui ne sont pas de cette bergerie » et qui vivent loin de la communauté des croyants. Mais Jésus dit : « Je dois les attirer aussi vers moi afin qu’elles entendent ma voix ».  Celui qui cherche Dieu en vérité, éprouvera tôt ou tard cet attrait de Jésus au fond de son cœur. D’abord, avec des réticences peut-être, ensuite avec plus de foi et de confiance, et un jour, enfin, avec une joie profonde.

Seuls des croyants, remplis de l’Esprit du Bon Pasteur, pourront nous aider à créer le climat de rapprochement, d’écoute mutuelle, de respect réciproque et d’humble dialogue dont nous avons bien besoin.

Soyons des Bons bergers les uns pour les autres.         Amen !

Père Javier