Homélie du 24 décembre 2017

Luc 1 26 38 LA REALITE LA PLUS DIVINE ET LA PLUS HUMAINE 4 Avent B

Aujourd’hui, le ton de l’évangile est celui d’un conte populaire. Les contes commencent toujours par : Il était une fois…, on nous présente les personnages, l’époque, l’endroit et le sujet. Et à la fin du récit, il y a un dénouement.

Saint Luc, d’une manière similaire nous raconte, avec un ton simple et accessible, la plus grande l’histoire qui ait jamais existé. Il ne nous présente pas un récit créé par l’imagination, mais une histoire vraie tissée par Dieu lui-même avec la collaboration de l’humanité. Le point culminant est : Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus (Luc 1,31).

Marie nous apprend ainsi à ouvrir la porte de notre cœur et à collaborer afin de réaliser le plan de Dieu. Marie, l’humble demoiselle de Nazareth entend avec étonnement l’annonce de l’ange : elle donnera naissance à Celui qui a été choisi pour sauver le monde. Dans sa simplicité, elle était loin de se douter que c’est elle que Dieu choisirait pour mener à bien son plan.

Comment accueille Marie le plan de Dieu pour elle ? Marie vit ce moment de façon très intense, presque dramatique. Dans son cœur, elle tenait à rester vierge, mais Dieu lui propose désormais une maternité. Elle ne comprend pas : comment cela va-t-il se faire ? demande-t-elle. L’ange lui dit alors que sa virginité et sa maternité ne se contredisent pas, mais que par la force de l’Esprit Saint, elles s’accordent parfaitement.

Cela ne veut pas dire qu’elle comprend mieux avec cette explication. Mais cela lui suffit, car elle comprend que le prodige qui est sur le point de se réaliser, sera l’œuvre de Dieu : Car rien n’est impossible à Dieu (Luc 1,38). Et c’est pour cela qu’elle répond : que tout se passe pour moi selon ta parole (Luc 1,38). Que cela se fasse ! Oui. Une acceptation totale de la Volonté de Dieu, sans trop comprendre, mais sans réserve ni conditions. A cet instant même, le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous (Jean 1,14).

Tu mettras au monde un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Comme Marie, une mission nous a été confiée à nous aussi : collaborer à mettre la lumière au milieu de la nuit. Nous ne sommes pas appelés à juger le monde mais à y semer l’espérance ; cette tâche ne consiste pas à éteindre la mèche qui brûle encore, mais à allumer la foi qui tente de jaillir dans de nombreux cœurs. Il nous faut aider les hommes et les femmes de notre temps à découvrir Jésus.

A partir de nos communautés, nous pouvons être le levain d’un monde plus juste et plus fraternel. Nous sommes dans de bonnes mains. Dieu n’est pas en crise. C’est nous qui n’osons pas suivre le Christ avec joie et confiance. Marie doit être notre modèle.

Le conte populaire devient ainsi la réalité la plus divine et la plus humaine.

Père Javier