Homélie du 22ème dimanche de la semaine du Temps Ordinaire — Année B

29 août Marc 7,1-8.14-15.21-23 : Ne pas nous attacher à des traditions humaines

Les lectures de la liturgie d’aujourd’hui nous invitent à un examen de conscience, à une révision de notre vie dans la perspective de la Foi et des intentions qui la motivent. Une invitation à rechercher la vraie sagesse qui vient de la Parole de Dieu et s’installe dans nos cœurs, transformant nos vies de l’intérieur et portant des fruits qui transforment notre société.

Après plusieurs dimanches suivant le discours du Pain de Vie dans l’Évangile de Jean, nous revenons à l’Évangile de Marc, qui nous guide en cette année liturgique B. Nous ignorons le moment et le lieu où cet affrontement a eu lieu entre Jésus et les Pharisiens. L’intérêt de l’évangéliste c’est nous montrer le climat dans lequel Jésus évolue, entouré des maîtres de la loi, fidèles observants des traditions et qui refusent aveuglément la nouveauté que Jésus, Prophète de l’amour, veut introduire dans leurs vies.

Les Pharisiens observent indignés que les disciples de Jésus mangent avec des mains impures. Ils ne peuvent pas le tolérer : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas les traditions des anciens ?» Même s’ils parlent des disciples, l’attaque va contre Jésus.  En quelque sort c’est logique, parce que c’est Jésus qui est en train de briser cette obéissance aveugle aux traditions, en créant autour de lui un espace de liberté où l’essentiel c’est l’amour.   

Ce groupe de chefs religieux n’a rien compris au royaume de Dieu que Jésus est en train de leur annoncer. Dieu ne règne pas dans leur cœur ; c’est la loi qui continue d’y régner, les normes, les us et coutumes marquées par les traditions. Ce qui est important pour eux, c’est d’observer les prescriptions des « anciens ». « Chercher le royaume de Dieu et sa justice » ne fait pas partie de leur préoccupation.

Ils ne pensent pas au bien des hommes et des femmes de leur temps. L’erreur est grave. C’est pourquoi, Jésus leur répond avec de dures paroles : “Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes »

Les docteurs parlent avec vénération de la « tradition des anciens » en lui attribuant une autorité divine. Mais Jésus la qualifie de « tradition humaine ». Il ne faut jamais confondre la volonté de Dieu avec ce qui vient des hommes.

Ce serait aussi aujourd’hui une grave erreur que l’Eglise reste prisonnière des traditions humaines, héritées de nos ancêtres, et indifférente à une conversion profonde à Jésus-Christ, notre seul Maître et Seigneur.

Ce n’est pas conserver intacte le passé qui doit nous préoccuper, mais rendre possible la naissance d’une Eglise, d’une paroisse et des communautés chrétiennes capables de reproduire fidèlement l’Evangile et d’actualiser le projet du royaume de Dieu dans la société contemporaine.

Notre responsabilité première n’est pas donc de reproduire le passé, mais de rendre possible aujourd’hui l’accueil de Jésus-Christ, sans le cacher ni l’obscurcir avec nos traditions humaines, si vénérables soient-elles.

Il existe encore un autre type d’indifférence qui se cache derrière la piété religieuse. C’est l’indifférence de ceux et celles qui se sont habitués à vivre la religion comme une « pratique extérieure » ou une « tradition de routine ». Nous devons tous écouter la plainte de Dieu. Jésus nous le rappelle par des paroles tirées du prophète Isaïe : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi ».

Les rites, les cérémonies, les sacrements et les prières sont utiles dans la mesure où ils me conduisent à l’intérieur de moi-même, me font découvrir ce que Dieu désire et me conduisent à vivre cette réalité dans ma relation avec les autres.