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Solennité du Corps et du Sang du Seigneur  - année A

22 juin 2014

Les textes du jour (cliquez ici)

Les lectures de ce dimanche nous offre une méditation sur la nourriture : nourriture pour le corps, à travers le don de la manne dans le désert et la multiplication des pains évoquée au début de l’évangile ; nourriture spirituelle à travers cette parole de Moïse « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur » et la parole de Jésus sur le pain vivant qui annonce le don de l’Eucharistie. On y découvre le visage de Dieu le Père qui prend soin de ses enfants et du Fils qui donne sa vie pour que le monde ait la vie par lui.

Le don de la manne avait d’abord pour but de nourrir le peuple durant les quarante années de sa traversée du désert. Chaque jour ils pouvaient refaire leurs forces pour avancer. Mais en plus de leur redonner des forces à leurs corps, le don de la manne leur faisait vivre une expérience spirituelle : l’apprentissage de la confiance et l’ouverture du cœur à la Parole de Dieu. Le fait que la manne est donnée chaque matin et qu’ils ne peuvent pas en prendre pour le lendemain (sauf pour le jour du sabbat) les obligent à faire confiance à Dieu. Au fil des jours ils comprendront que Dieu  est fidèle et qu’il prend soin d’eux. Nous aussi aujourd’hui nous pouvons faire l’expérience de la confiance à Dieu. Notre côté prévoyant, voire inquiet, nous ferait  facilement craindre pour le lendemain. Or Dieu donne sa grâce chaque jour, mais jamais à l’avance. Il n’y a pas de provision possible. Donc, comme les hébreux dans le désert, nous faisons l’expérience de la confiance au quotidien. Dieu donne sur le moment et juste ce dont nous avons besoin. L’autre aspect de l’expérience spirituelle du désert découle du fait que la manne arrive toute prête à manger. Il n’y a rien à préparer, juste à ramasser. Cela libère beaucoup de temps et de préoccupation, de sorte que l’esprit est libre et bien disposé pour « découvrir que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur ». C’est l’expérience que nous faisons lorsque nous prenons quelques jours de retraite spirituelle dans un lieu d’accueil où nous n’avons plus à nous soucier des repas et des choses matérielles. Tout est préparé pour que nous n’ayons d’autres préoccupations que l’écoute de la Parole de Dieu. Cependant si nous ne pouvons pas libérer un week-end ou quelques jours pour une retraite, rien ne nous empêche de prendre quelques instants dans la journée, de laisser de côté nos soucis et de nous laisser nourrir par Dieu de la nourriture spirituelle dont nous avons besoin pour la journée et pour notre croissance.

Si l’on se tourne maintenant vers l’évangile, dans les paroles de Jésus on comprend que l’eucharistie est plus qu’une nourriture, car c’est Jésus lui-même qui se donne. L’eucharistie produit en nous des effets (saint Paul montre notamment que la communion au corps du Christ réalise l’unité de la communauté chrétienne), mais elle d’abord gratuite, elle se suffit à elle-même. Communier au corps du Christ, c’est être avec Jésus : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui ». Le reste du discours de Jésus nous enseigne ensuite sur ce que produit l’eucharistie : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». La vie éternelle, c’est pour le présent ; la résurrection des corps c’est pour la fin des temps.

Michel Lovey