Septième dimanche après Pâques - année B
17 mai 2015
Les
textes du jour
Après
l’Ascension du Seigneur, les apôtres vécurent durant dix jours une situation
très particulière. Jésus, qui les avait appelés et qu’ils ont suivi durant
trois ans, les a laissé se débrouiller seul en leur promettant de leur envoyer
une force d’en-haut, l’Esprit Saint. Ce fut comme une courte étape de
transition entre deux âges, ou entre deux modes d’être de Dieu dans le
monde : entre celui que le Fils de Dieu inaugure en naissant parmi nous - Jésus
durant sa vie terrestre - et celui qui débute avec le don de l’Esprit Saint à
la Pentecôte. On pourrait dire que le premier est le temps de Jésus tel que les
évangiles le décrivent, tandis que le second est le temps de l’Église dont les
commencements sont racontés dans le livre des Actes des Apôtres.
Lorsque
le Fils de Dieu s’est incarné, la distance qui
séparait les hommes de Dieu
s’est comme effacée, le fossé qui séparait
les créatures de leur Créateur a été
franchi, un pont établi. Ce lien se manifeste
particulièrement quand Jésus prie
son Père, par exemple sa grande prière dont les
apôtres furent témoin au moment
de la dernière scène et que saint Jean nous rapporte au
chapitre 17 de son
évangile. Dans la lecture de ce dimanche, nous n’en avons
qu’un extrait. Jésus
s’adresse avec toute son humanité, en s’exprimant
avec son corps et sa voix
humaine, au nom de tous les hommes, si l’on peut dire, à
Dieu son Père. Une
fois le lien rétabli entre le Ciel et la terre, Jésus
invite les hommes à
s’adresser à leur tour à Dieu en l’appelant
« notre Père ». Une fois
sa mission terrestre achevée, Jésus retourne à son
Père pour que la mission de
l’Esprit Saint puisse commencer. L’Esprit Saint, dit saint
Paul, nous fait vivre
en enfant de Dieu et vient à notre secours lorsque nous prions.
Entre ces deux
missions, Dieu a ménagé un temps que nous vivons
liturgiquement durant dix
jours, entre le quarantième et le cinquantième jour du
temps pascal. Ce temps
est important parce qu’il nous permet de tendre vers le Ciel dans
l’attente du
don. Comme souvent, l’attente augmente notre désir et nous
permet de nous
préparer intérieurement. C’est le rythme de notre
croissance spirituelle que
Dieu respecte.
La
première lecture de la messe de ce dimanche, tirée des Actes des Apôtres,
montre que durant ces dix jours où ils sont livrés à eux-mêmes, les apôtres ne
se sont pas sentis abandonnés. Ils se sont rassemblés pour vivre ensemble
l’attente du don promis de l’Esprit saint (alors qu’au moment de la passion,
ils s’étaient dispersés). Ils ont prié, en se rappelant les paroles de Jésus.
Ils ont su faire appel à l’Esprit Saint lorsqu’il s’est agi de choisir un
douzième pour remplacer Judas.
Aujourd’hui,
Dieu nous parle aussi à travers la liturgie et par les lectures de ce dimanche.
Peut-être que nous pouvons nous demander, chacun pour soi, ce que signifie ce
temps d’attente. Y a-t-il des moments dans ma vie où Dieu semble distant,
voire absent ? Dans ce cas, est-ce que j’ai le réflexe, comme les
apôtres qui se sont rassemblés, de me rapprocher des croyants ou au contraire
je m’en éloigne ?
Qu’est
ce que Jésus demande pour nous dans sa prière au Père? Qu’est-ce que cela
implique pour moi ?
Les
apôtres sont réunis dans la prière. Or c’est la prière même de Jésus qui nous
est donnée dans le texte de l’évangile. Nous pouvons, à la suite des apôtres,
prier avec la Parole même de Dieu. Quelle est la place de la Parole de Dieu
dans ma prière ?
Et de
façon plus générale, quelle est la place de l’Esprit Saint dans ma vie ?
P.
Michel