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Quatrième dimanche de Pâques - année C

21 avril 2013

Les textes du jour (cliquez ici)

Ce dimanche est appelé « Dimanche du Bon Pasteur »  Quand j’étais tout petit, je passais tout mon temps au pâturage pour garder le troupeau de vaches et moutons et cette expérience m’a aidé à comprendre les images que Jésus utilise pour parler de lui comme Pasteur ou Berger, restons fidèles au texte de l’Evangile que nous venons de lire et disons le Bon Pasteur- le Vrai Berger. Qui dit « bon »,  « vrai » suppose l’existence du « mauvais », « faux ». Et nous, nous sommes les Brebis (ni bonnes ni mauvaises) guidées par Jésus qui est le Bon Pasteur !

L'image du pasteur vient de loin. Dans l'Orient antique, les rois avaient l'habitude de se désigner eux-mêmes comme les pasteurs de leur peuple. Dans l'Ancien Testament, Moïse et David, avant d'être appelés à devenir les chefs et les pasteurs  du  Peuple  de Dieu, avaient effectivement été pasteurs de troupeaux. Dans les tourments de la période de l'exil, face à l'échec des pasteurs d'Israël, c'est-à-dire des guides politiques et religieux, Ezéchiel avait tracé l'image de Dieu comme celle du Pasteur de son peuple. Par l'intermédiaire du prophète, Dieu dit: « Comme un pasteur s'occupe de son troupeau..., je m'occuperai de mes brebis. Je les retirerai de tous les lieux où elles furent dispersées, au jour de nuées et de ténèbres » (Ez 34, 12). A présent, Jésus annonce que cette heure est arrivée: Il est lui-même le Bon Pasteur en qui Dieu prend soin de sa créature; l'homme, en rassemblant les êtres humains et en les conduisant vers le véritable pâturage.

« Je connais mes brebis », voilà qui est RASSURANT ! Jésus me connaît, il sait tout de moi et m’aime comme je suis, au plus profond de moi-même. Ce n’est pas un individu quelconque qui me connaît ; non ! Si c’était quelqu’un d’autre, un inconnu qui me dit la même chose, cela me ferait peur ! On n’aime pas être dévoilé à ce point, on se demanderait : mais, comment me connait-il ? D’où vient-il ? Qui est-il ? Pour qui se prend-t-il et que me veut-il ?...

Mais ici il s’agit d’une connaissance libératrice qui suscite la confiance. Parce que si l’homme défend l’accès de ses secrets, s’il veut les conserver pour lui seul, il a encore un besoin plus grand : il a « faim et soif » de quelqu’un devant qui il pourrait s’ouvrir, auquel il pourrait se manifester et se révéler lui-même. L’homme est personne et il est de la nature de la personne d’avoir besoin et de garder son secret et de se dévoiler. Ces deux besoins sont étroitement unis, liés l’un à l’autre.

Cependant il convient de rencontrer ce « quelqu’un » qui nous inspire la confiance absolue. C’est ce que fait Jésus en se révélant lui-même ; il confirme qu’il est digne de cette confiance. Il  confirme et révèle qu’il est à la fois Seigneur et serviteur du mystère intérieur de l’homme. Il s'établit ainsi une profonde communion entre le Bon Pasteur et son troupeau. Les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix» (Jn 10, 3-4).Une connaissance réelle et une appartenance réciproque unissent le Pasteur et les brebis: il prend soin d'elles; elles se fient à lui et le suivent fidèlement.

« Jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main… » Ceci fait penser à la promesse faite par Jésus de ne pas nous laisser orphelins, il a doté son Eglise de Bon pasteurs en commençant par Pierre à qui il a dit par 3 fois  « Pais mes brebis »  Il y a eu des persécutions et des hérésies mais le Vrai Berger est toujours là !En effet, le Pape, les évêques et les prêtres ne vivent pas pour eux-mêmes, mais pour les fidèles, de même que les parents vivent pour leurs enfants et que le Christ se donne au service de ses apôtres.

Dans un passage précédent le Christ dit aussi : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. » (Jn 10, 16.) Et voilà qui nous fait penser  à la nécessité de la diffusion de l’Évangile et de l’Église, par laquelle la sollicitude du Bon Pasteur s’étendait au-delà des limites du Peuple de l’Ancienne Alliance.  Nous savons que ce processus a commencé dès les temps apostoliques, qu’il s’est poursuivi ensuite et qu’il continue à se poursuivre. Nous avons conscience de l’extension universelle du mystère de la rédemption et aussi de la mission de l’Église.

Quand je suis arrivé sur la paroisse, je sentais en moi un grand désir d’être une toute petite gratitude envers les Missionnaires français et autres qui nous ont apporté la Bonne Nouvelle. Ils ont écouté et suivi le Bon Pasteur, nombreux ont donné leur vie et même physiquement…nous voyions, nous comprenions et maintenant nous faisons la même chose… Nous subissons encore multiples persécutions mais la Parole de Dieu avance, elle fait son chemin à travers toute sorte d’embuches.

Prions avec une force particulière pour toutes « les autres brebis » que le Christ doit encore conduire à l’unité du bercail, qu’il s’agisse de celles qui ne connaissent pas encore l’Évangile, de celles qui l’ont abandonné pour un motif ou pour un autre ou même de celles qui sont devenues ses adversaires acharnés : les persécuteurs.

Que le Christ prenne sur ses épaules les brebis fragiles, qu’il soigne celles qui sont blessées et qu’il maitrise par son amour et sa miséricorde toutes celles qui restent récalcitrantes. Et demandons la grâce d’être des pasteurs les uns des autres.

André Kalende