Quatrième dimanche de Pâques 29 avril 2012
Les textes du jour« Voyez
comme il est grand l’amour dans le Père nous a comblés ! » (2ème
lecture) Voilà bien l’émerveillement de que devrait produire en nous la foi.
Dieu non seulement nous aime mais il veut nous combler de son amour. Il se
révèle toujours à nous comme un Père plein de tendresse et d’amour. Saint Jean
ajoute même : il veut « que
nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes – » (2ème lecture).
C’est un fait !
Rien ne peut empêcher Dieu le Père de nous
communiquer son amour, de vouloir faire de nous ses enfants. Il dépend bien sûr
de chacun de vouloir ou non s’ouvrir à cet amour, de vouloir ou non devenir
fils. Le désir de Dieu est que nous devenions semblables à son Fils. Dans la
vie éternelle, parce que le péché n’aura plus de prise sur nous – le sens du
mot "monde" employé par Jean dans la deuxième lecture signifie la
réalité actuelle du péché, du refus de Dieu –, nous verrons le Fils tel qu’il
est et nous lui ressemblerons.
Sur cette terre nous sommes appelés à l’écouter,
comme les brebis dont parle Jésus dans l’Évangile : « Elles écouteront ma voix ». Jésus
se révèle à nouveau comme celui qui veut nous conduire à son Père. Il est « le bon pasteur », « le vrai berger », celui pour qui
les brebis comptent vraiment. Tout comme il y a une connaissance mutuelle entre
le Père et le Fils – le mot "connaissance" chez Jean signifie
"communion d’amour" – Jésus nous invite à vivre dans une communion d’amour
avec lui et entre nous.
Ce qui caractérise le vrai berger du berger
mercenaire c’est que ce dernier s’enfuit devant le danger tandis que le premier
donne sa vie pour ses brebis. Jésus s’offre à nous comme celui qui donne sa vie
par amour. Cette offrande qui le conduit jusqu’à la mort pourrait faire croire
que c’est en vain, mais Jésus insiste : « Je donne ma vie pour la reprendre ». Le verbe
"reprendre" est à comprendre dans le sens de "retrouver" et
désigne ainsi la résurrection. C’est librement que Jésus décide de se donner
pour nous.
Comment Jésus conduit-il ses brebis et se
présente à nous comme le bon pasteur ? Non pas en nous imposant un chemin
ou en nous dictant un enseignement ou encore en nous brusquant…, mais en nous
offrant sa vie, par amour, gratuitement. Lorsque Pierre parle du Ressuscité il
mentionne : « Son nom, donné
aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver » (1ère lecture). Cela
signifie que seule la personne du Christ – son nom – donnée à tout homme peut
conduire à la vie. C’est en cela qu’il est devenu la « pierre d’angle » (cf. 1ère
lecture).
Et ce qui est vrai pour le Christ est vrai
pour ses disciples. A sa suite nous sommes nous aussi appelés à guider nos
frères vers le Christ pour qu’il les mène à son Père. Et c’est en donnant de
notre vie à nos frères, par amour gratuit pour eux, que nous pouvons les faire
grandir. Ce dimanche est la Journée Mondiale de prière pour les Vocations.
Répondre à sa vocation c’est décider sa vie dans un plus grand don de soi pour
servir ses frères. Et cela en développant ce que Dieu nous a donné (cf.
parabole des talents).
Il est important que chacun d’entre nous s’interroge
sur la vocation qu’il est appelé à vivre ici et maintenant. Pas seulement celle
qui s’inscrit dans un choix de vie (mariage, vie religieuse, sacerdoce) mais celle
que nous avons à vivre au quotidien. Ce que je vis aujourd’hui correspond-il à
l’appel de Dieu, à ce que Dieu veut pour moi et avec moi ? Benoit XVI
propose comme thème de cette journée : « Les vocations, un don de l’Amour de Dieu ». Répondre à sa
vocation c’est faire de sa vie un plus grand amour offert aux autres, c’est
refléter par nos engagements, notre manière de conduire notre vie, le don
d’amour de Dieu à tous les hommes.
Il est nécessaire que toute notre communauté
porte également le souci des vocations presbytérales et religieuses. Trop
souvent nous réduisons cette question à une démarche privée qui concerne tel ou
tel. Cela n’est pas suffisant. Dans son message pour cette journée, Benoit XVI souhaite
que nos communautés « deviennent les
lieux d’un discernement attentif et d’une vérification approfondie des vocations,
offrants aux jeunes gens et aux jeunes filles un sage et solide accompagnement
spirituel. De cette manière, la communauté chrétienne devient elle-même
manifestation de l’Amour de Dieu qui veille sur tout appel ».
Si tous nous sommes appelés à donner de
notre vie aux autres, certains son appelés à donner leur vie au service de leur
frères. Notre communauté doit se faire le relais de l’appel de Dieu. Elle a
mission de pouvoir interpeler explicitement certains de ses membres :
« L’Eglise a besoin de prêtres, de religieuses. Acceptes-tu de réfléchir à
cette question et de la discerner sous le regard de Dieu ? » Cela ne
sera juste que si notre communauté vit et s’enracine dans l’Amour de Dieu, si
elle vit du Christ et le reconnait comme le bon pasteur.
Père Bruno