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Troisième dimanche de Pâques  - année B

19 avril 2015

Les textes du jour (cliquez ici)

Notre corps semble être inexorablement voué à la mort qui est le terme de toute vie. Cependant, la Résurrection du Christ peut transformer notre « corps pour la mort » en un « corps pour la vie ». En effet, quand nous affirmons que nous ressuscitons avec le Christ, nul besoin d’attendre l’heure de notre mort pour que cela se réalise. La résurrection nous rejoint aujourd’hui dans notre quotidien et de façon tout-à-fait personnelle. Elle s’incarne dans notre corps, dans notre vie. Un chemin nouveau s’ouvre pour nous comme ce fut le cas pour les apôtres. Seulement, ce nouveau chemin ne se réalise pas de façon magique, ni sans notre participation active. Il est un chemin de conversion. Toutes les lectures de ce dimanche nous parlent de ce retournement, du pardon et de la renonciation au péché. Dans son discours après la Pentecôte, Pierre exhorte la foule « Convertissez-vous donc et revenez à Dieu pour que vos péchés soient effacés. » Saint Jean écrit : « Mes petits enfants, je vous écris pour que vous évitiez le péché ». Jésus ressuscité avait déjà mis en lumière le rapport entre sa résurrection  et la conversion pour le pardon des péchés. « C'est bien ce qui était annoncé par l'Ecriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d'entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. »
Ce qui est proclamé est bel et bien « la conversion en son nom pour le pardon des
péchés, à toutes les nations. » L’annonce de la bonne nouvelle de la résurrection est suivie de l’annonce d’un changement d’attitude ou de comportement, d’un retournement.

Le péché consiste dans tous les manques d’amour dont nous sommes capables et qui blessent non seulement nos proches, mais aussi notre propre être. Or le corps de Jésus ressuscité présente dans ses plaies la marque du péché des hommes et cela ne l’empêche pas de continuer à aimer ceux qui lui ont infligé ses blessures. En tant que baptisés, c-à-d mort et ressuscité avec le Christ, nous recevons de lui la grâce d’aimer à notre tour, même ceux qui nous ont blessés ou ceux pour qui nous n’avons pas d’affection naturelle. Et c’est justement parce que nous avons un corps que nous pouvons exprimer notre amour, notre affection, que nous pouvons aider, rendre service, etc… Notre corps est le lieu et le moyen que Dieu nous donne pour que la vie soit victorieuse sur la mort, l’amour sur la haine, le pardon sur la rancœur, l’attention sur l’indifférence. Notre corps est capable à la fois d’être troublé, bouleversé, comme les apôtres, et d’accueillir la paix que Jésus donne : « La paix soit avec vous. »

« Être ressuscité avec le Christ » n’est pas juste une idée, mais une réalité, une transformation de notre être, qui commence dans notre cœur et se manifeste à travers notre corps. « C'est vous qui en êtes les témoins » dit Jésus. Par le moyen de la communion avec le Ressuscité, nous incarnons dans notre corps la vie nouvelle qu’il donne.

P. Michel