Deuxième dimanche de Pâques - année A
27 avril 2014
Les
textes du jour
Dans
la
première lecture, nous voyons les apôtres prendre la suite
du Christ : ils
proclament la Parole, non pas la leur mais, celle reçue dans les
enseignements
de Jésus durant 3 ans et que l’Esprit Saint leur rappelle.
L’épisode se déroule
juste après la Pentecôte. Peu après ce sera
d’une autre manière aussi que les
apôtres prendront la suite du Christ : ils se heurteront
à la même
opposition que Jésus de la part des chefs prêtres et des
saducéens. Comme Jésus
ils seront arrêtés et interrogés. C’est
d’ailleurs le succès de l’annonce de la
bonne nouvelle qui provoquera l’opposition des autorités.
Mais pour l’instant,
c’est la vie plutôt harmonieuse de la première
communauté chrétienne qui est
dépeinte dans ce récit des Actes des Apôtres. On y
voit les effets de la
Résurrection et du don de l’Esprit Saint : une vie
nouvelle, une
communauté ouverte et fraternelle. Quel contraste avec la
situation précédente
des apôtres qui se verrouillaient dans une pièce par peur
des juifs. On voit
l’Eprit Saint à l’œuvre dans la
première Église constituée par les apôtres
et
les nombreux convertis. En un seul verset sont décrits les trois
dimensions
fondamentales de la vie chrétienne : l’enseignement,
le partage et
l’eucharistie : « Dans les premiers jours de
l'Eglise, les frères
étaient fidèles à écouter l'enseignement
des Apôtres et à vivre en communion
fraternelle, à rompre le pain et à participer aux
prières. »
A
travers les apôtres et la communauté chrétienne, c’est le Christ ressuscité qui
continue d’agir dans l’Église. On peut penser aux grandes figures de sainteté
qui ont jalonnés l’histoire de l’Église et aujourd’hui tout particulièrement
aux deux nouveaux saints : Jean XXIII et Jean-Paul II. Par leur docilité à
l’Esprit Saint, ils ont chacun permis à l’Église toute entière d’être
renouvelée, pour qu’elle continue d’être vivante, ouverte et agissante dans
notre monde actuel. Le texte des Actes des Apôtres précise que « beaucoup
de prodiges et de signes s'accomplissaient par les Apôtres ». Pour qui
sait regarder, les prodiges et de signes se sont poursuivis durant 2000 ans
dans la mesure où les chrétiens ont gardé la foi et ont été à l’écoute de
l’Esprit. La vie et la canonisation des saints Jean XXIII et Jean-Paul II sont
des signes pour aujourd’hui.
Seulement
les signes ne suffisent pas pour croire, car déjà du temps de Jésus, puis des
apôtres, beaucoup ont vu les signes et n’ont pas cru. Thomas a dit : « Si
je ne vois pas dans ses mains la marque des clous… si je ne mets pas la main
dans son côté, non, je n'y croirai pas. » Mais lorsqu’il vit et toucha Jésus,
il cru : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Il lui a bien fallu un acte de foi
pour voir en Jésus celui qui est Dieu. Cela n’était pas inscrit dans son corps.
Les signes et les prodiges ne sont pas la cause de la foi, mais ils en sont
plutôt la conséquence. Là où des chrétiens témoignent de leur foi, des signes
seront donnés, parce que la vie chrétienne s’incarne dans des vies concrètes et
visibles de personnes qui sont transformées par Dieu.
Il
était important pour Thomas comme pour les autres apôtres de voir Jésus
ressuscité pour pouvoir en témoigner. Pour tous les autres qui viennent
ensuite, la foi ne se fonde plus sur la vision de Jésus, mais sur le témoignage
des apôtres et de leurs successeurs. « La foi vient de ce que l’ont
entend » dit Saint Paul. Et Jésus avait déjà dit à Thomas : « Parce que tu
m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Sans avoir vu,
mais non sans avoir entendu la Parole de Dieu mise par écrit et transmise par
la Tradition de génération en génération. A notre tour de faire entendre la
Parole de Dieu, d’annoncer la bonne nouvelle de la Résurrection pour que
d’autres puissent croire.
Père
Michel Lovey