Quatrième dimanche du temps ordinaire - année C
3 février 2013
Les
textes du jour
Dans
l’évangile, on voit se réaliser dès le début du ministère public de Jésus ce
que le prophète Siméon avait annoncé au moment de la présentation au Temple :
Jésus doit être « un signe en butte
à la contradiction ». Dès que Jésus se met à parler dans la synagogue de
Nazareth, les auditeurs sont d’abord dans l’admiration, mais très rapidement
ils refusent d’accepter sa parole et veulent le faire taire. La fin de ce récit
résonne comme une anticipation de la Pâques (où Jésus sera poussé hors de la
ville sur une colline pour être mis à mort). Mais pour l’instant ce n’est pas
l’heure. Jésus est sous la protection divine comme Jérémie : « Ils te
combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te
délivrer » (1e lecture).
De ce
récit, on peut tirer un enseignement sur la foi (nous sommes dans une année consacrée à la foi).
Voici ce qu’enseigne le Catéchisme de l’Eglise catholique : « La foi est
un acte personnel : la réponse libre de l’homme à l’initiative de Dieu qui se
révèle » (n.166). Il y a donc d’abord l’initiative de Dieu qui s’adresse à
l’homme et ensuite la réponse libre de l’homme. La foi est d’abord un don gratuit, une grâce divine (Dieu il
vient à notre rencontre en se révélant) et ensuite une responsabilité humaine
qui consiste à accueillir sa parole.
On lit dans
les évangiles que Jésus faisait des miracles. Dieu continue aujourd’hui à faire
des merveilles dans nos vies. Et ce qui est extraordinaire, c’est qu’il fait
dépendre la réalisation de ses merveilles, les dons de son amour, de l’attitude
de foi des hommes. Jésus ne fit pas beaucoup
de miracles à Nazareth à cause du manque de foi des habitants. Jésus n’était
pas privé de sa puissance, mais celle-ci ne pouvait pas s’exercer. Dieu ne peut
pas agir dans notre vie si nous ne lui faisons pas confiance. Combien de fois
dans les évangiles voit-on Jésus attribuer des miracles à la foi de ses
auditeurs : Au centurion il dit : « Va, qu’il advienne selon ta
foi » ; à de nombreux malades : « ta foi t’a
guérit » ; à la Cananéenne : « Femme, grande est ta
foi ! Qu’il advienne selon ton désir ! ». Si le manque de foi
bloque Jésus, la foi en revanche libère sa puissance. C’est dire si la foi est
importante !
Dans
ce
cas, on peut se demander pourquoi les gens de Nazareth ne l’on
pas accueilli
aussi bien qu’à Capharnaum et dans d’autre
village ? Peut-être justement parce
qu’ils croyaient le connaître : ce jour-là le
Christ se manifeste à eux
comme il ne l’avait jamais fait pendant les trente ans
qu’il avait vécu à
Nazareth. Il y a quelque chose d’absolument nouveau, quelque
chose
d’apparemment incompatible avec cet homme qu’ils ont vu
grandir comme tous les
autres: « N’est-ce pas le fils de Joseph ?
».Tandis que Jésus leur annonce
qu’il est envoyé par le Père, qu’il est
l’Oint du Seigneur, celui que tout le
peuple attendait, les Nazaréens opposent à cette
réalité leur idée préconçue :
Jésus
le fils de Joseph le charpentier qui travaille dans notre village, ne
peut être
le messie. En somme, ils sont trop familiers avec Jésus pour
croire en sa
capacité de faire des miracles et croire en sa parole.
Une
certaine forme de connaissance que nous avons de Jésus peut être un obstacle à
la foi ? Oui, si elle nous empêche d’être réceptif et ouvert à la
nouveauté, à l’action de Dieu dans notre vie. Oui, « s’il me manque
l’amour ». Jésus avait « beau être prophète, avoir toute la science des
mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu'à transporter
les montagnes » (2e lecture), il a accepté de donner sa vie
pour nous sauver.
Père Michel