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Trente et unième  dimanche du temps ordinaire - année C

3 novembre 2013

Les textes du jour (cliquez ici)

La première lecture est une hymne adressée au Dieu créateur. L’auteur adresse une prière à Dieu « qui aime la vie » : « Seigneur, tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu'ils se convertissent.    Tu aimes en effet tout ce qui existe, tu n'as de répulsion envers aucune de tes œuvres ; car tu n'aurais pas créé un être en ayant de la haine envers lui. » Ce « Dieu qui peux tout » exerce sa toute-puissance avec un infini respect pour les hommes.

Cette lecture apporte une lumière sur la rencontre de Jésus avec Zachée le chef des publicains. Tout ce qu’on sait au départ sur Zachée, s’est sa fonction et sa richesse. Or quelques verset auparavant dans le même évangile de Luc, Jésus avait déjà rencontré un homme riche qui lui demandait comment faire pour être parfait. Cet homme riche n’était pas un publicain, mais un pharisien qui respectait tous les préceptes de la loi. L’histoire se termine par  le dialogue suivant :

«  Jésus dit : "Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses de pénétrer dans le royaume de Dieu ! Car il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. "  Ceux qui l'entendaient lui demandèrent : « Mais alors, qui peut être sauvé ? »  Jésus répondit : « Ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu. »

Oui Jésus répond à la prière de l’auteur du livre de la Sagesse : « Seigneur, tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout ». L’homme ne peut se sauver par lui-même, seul Dieu le peut. Ce qui fait obstacle au salut n’est pas le péché des hommes, mais le fait de croire que l’homme peut se sauver par lui-même. On pourrait dire paradoxalement que ce qui empêche le jeune homme riche d’entrer dans le royaume de Dieu, ce n’est ni sa richesse ni son péché, mais sa piété et toutes ses bonnes actions qui finissent par l’aveugler jusqu’à vouloir atteindre la perfection par ses propres forces.

Dans l’évangile de dimanche dernier nous avions également un pharisien imbu de lui-même qui priait en faisant son propre éloge. Par contraste, Jésus prenait l’exemple d’un publicain pour nous indiquer la bonne attitude de prière :

« Le publicain, lui, se tenait à distance et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine en disant : Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l'autre. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »

La bonne attitude est donc de reconnaître notre péché et, puisque Dieu peut tout, de reconnaître que notre péché n’est pas un obstacle à notre entrée dans le royaume de Dieu.

Zachée en a fait l’expérience. Jésus n’attend par que son hôte soit parfait pour entrer chez lui. Au contraire, c’est parce que Jésus est entré chez lui, le pécheur, que son cœur s’ouvre et qu’il se convertit. C’est la présence de Jésus chez lui qui transforme sa vie et la rend plus parfaite. Bref, c’est l’accueille de Jésus qui rend possible la conversion et non l’inverse.

Michel Lovey