Trentième dimanche du temps ordinaire 28 octobre 2012
Les textes du jourLorsqu’on
lit les livres des prophètes dans l’Ancien Testament, on observe que ces
prophètes font passer leur message de la part de Dieu, parfois par leur parole et
parfois par des actions symboliques. Jésus fait pareil : parfois il
enseigne, parfois il agit, comme dans le récit l’évangile de ce dimanche où il
guérit l’aveugle Bartimée.
Mais
revenons un instant sur les prophètes de l’Ancien Testament : leur rôle est
double :
1. les
prophètes réprimandent le peuple lorsque celui-ci se détourne de Dieu, quittant
un chemin de vie pour un chemin de mort, abandonnant un chemin de bonheur pour
un chemin de malheur. C’est pour les avertir avant qu’il ne soit trop tard que les
prophètes leur parlent au nom de Dieu. Et nous entendons souvent dans les
lectures de la messe ces paroles d’exhortation qui sont des invitations à la
conversion dans la bouche des prophètes, ceux de l’Ancien Testament et ceux du
Nouveau comme Jean le Baptiste ou saint Paul.
2.
Hélas, souvent les prophètes ne sont pas écoutés et le malheur qu’ils ont voulu
nous éviter advient. Malgré les avertissements des prophètes, nous tombons dans
le malheur que nous avons bien cherché, délibérément ou par imprudence. Alors
intervient la seconde mission des prophètes : l’heure n’est plus à
l’avertissement, ni à la réprimande, mais à la consolation, à l’encouragement.
Nous entendons alors dans la bouche des prophètes des paroles douces et pleine
d’espérance. Dieu n’abandonne pas son peuple dans le malheur : il le
rejoint d’abord par la voix de ses prophètes au cœur même de son malheur. C’est
ce que nous avons entendu dans le court extrait du livre de Jérémie : une
véritable déclaration d’amour de Dieu pour son peuple. Dieu se déclare Père
pour son peuple. Il veut le protéger, le libérer, le consoler, le soigner.
On l’a
compris, Jésus accomplit cette mission divine qui consiste à prendre soin de
son peuple. Toutefois, dans l’ancienne alliance, il n’y avait pas que les prophètes,
il y avait aussi le grand prêtre « qui doit offrir des sacrifices pour ses
propres péchés comme pour ceux du peuple ». La lettre au Hébreux montre
comment Jésus est ce grand prêtre par excellence qui offre sa propre vie en
sacrifice efficace pour nos péchés.
Ainsi,
à la lumière des deux premières lectures qui mettent en évidence le rôle du
prophète et celui du grand prêtre, on comprend mieux ce que Jésus réalise en
rendant la vue à Bartimée. Chacun peut alors chercher à saisir de quel
aveuglement Jésus vient nous libérer.
P.
Michel Lovey