Vingt-huitième dimanche du temps ordinaire - année C
13 octobre 2013
Les
textes du jour
Les
deux récits de guérison, celui de Naaman le Syrien dans la première lecture et
celui des 10 lépreux dans l’évangile, nous montrent la manière d’agir de Dieu
dans notre vie. Souvent d’ailleurs les miracles de Jésus sont un langage, comme
les paraboles, qu’il est nécessaire de décrypter, d’interpréter pour comprendre
ce que Jésus veut nous dire et ne pas nous attacher au fait miraculeux.
- D’abord,
on constate que l’action de Dieu dépasse toutes les frontières et barrières
construites par les hommes, qu’elles soient culturelles, religieuse ou
politique. Naaman est un étranger, général d’une armée au service d’un royaume
ennemi historique d’Israël, un païen, un lépreux. Malgré tout cela il a été
guéri par le Dieu d’Israël. De même que le Samaritain a été guéri parmi les dix
lépreux.
- Pour
que Dieu puisse agir, une seule chose est nécessaire : la confiance (avec
son corollaire : l’obéissance). Naaman fait confiance à ce qu’on lui dit
de la réputation du prophète Elisée, puis, après avoir douté de la parole du
prophète, il fait confiance aux recommandations de ses serviteurs qui lui
disent d’obéir au prophète en allant se plonger sept fois dans le Jourdain. De
leur côté, les dix lépreux obéissent à Jésus en allant se montrer au prêtre.
- Dieu
agit avec puissance, mais sans coup d’éclat, ni grande manifestation de sa
puissance. Au contraire c’est dans les humbles gestes du quotidien que se
réalisent les guérisons. Elisée fait simplement dire à Naaman d’aller se laver
dans l’eau du Jourdain. Il ne fait pas
de grands gestes, ni ne prononce de formule magique. Le geste demandé est même
tellement simple que Naaman hésite à le faire. En outre, pour bien signifier
que c’est Dieu qui agit, et non le prophète, celui-ci refuse toute récompense.
Pour les dix lépreux, rien non plus d’extraordinaire, juste le respect de la
loi juive qui demande de faire attester la guérison par le prêtre.
Ces
trois caractéristique de la manière d’agir de Dieu sont valable pour nous
aujourd’hui, même si nous ne souffrons pas le la lèpre, du moins pas de la même
lèpre que Naaman. Car peut-être que nous souffrons d’une lèpre bien pire, une lèpre
invisible qui entache notre cœur et que nous ne pouvons pas enlever par
nous-mêmes. Lorsque je fais une action mauvaise, par exemple en critiquant
quelqu’un, cela ne se voit pas sur mon visage, par contre mon cœur sera marqué.
J’aurai beau faire ensuite tout le bien possible, je ne retirerai pas cette
tache de mon cœur. Seul Dieu peut guérir mon cœur et il le fera avec la même
efficacité et la même simplicité que pour les dix lépreux.
La
manière privilégiée du Christ de poursuivre son action se sont les sacrements.
Dans la liturgie des sacrements on trouve à la fois la même sobriété des
paroles et des gestes et la même puissance de guérison. On le vérifie pour
chaque sacrement. La liturgie du baptême par exemple est très sobre (on verse
un peu d’eau sur le front en prononçant une parole toute simple) au regard de
puissance divine à l’œuvre et à la transformation qui s’opère dans le cœur du
baptisé : il change carrément d’identité en devenant enfant de Dieu. Pour
la liturgie de la messe s’est pareil : le prêtre redit les paroles du Christ
en prenant du pain et le miracle se reproduit à chaque fois.
Relisons
pour terminer le récit de la guérison des dix lépreux en y repérant l’attitude
du Samaritain qui nous rappelle le déroulement de la liturgie de la
messe :
1. Les
lépreux commencent par se rassembler autour de Jésus (pas trop proche en raison
de leur maladie) et implorent sa pitié. Nous aussi, nous nous rassemblons dans
l’église autour de Jésus et nous implorons sa pitié « Seigneur prends
pitié ».
2.
Voyant qu’il a été guérit le Samaritain « revint sur ses pas en glorifiant
Dieu à pleine voix ». Nous aussi après avoir obtenu le pardon de Dieu pour
notre péché nous chantons à pleine voix « Gloire à Dieu »
3.
Ensuite il se jette « au pieds de Jésus en lui rendant grâce ». Nous
aussi nous l’adorons et lui rendons grâce, d’ailleurs le terme
« Eucharistie » veut simplement dire « rendre grâce ».
4.
Jésus lui dit « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Et on
imagine bien ce Samaritain retourner chez lui et témoigner de sa guérison. A la
fin de la messe, nous sommes aussi envoyés dans la paix du Christ.