Vingt sixième dimanche du temps ordinaire
Année A 25 septembre 2011
Les textes du jour
La seconde lecture de ce dimanche nous
permet de considérer ce qui doit animer tout disciple du Christ, et plus
largement toute communauté chrétienne. À deux reprises Paul insiste sur la
nécessité d'être dans le Christ : « dans
le Christ on se réconforte » ; « les
dispositions que l'on doit voir dans le Christ ». En ce dimanche où nous
marquons notre rentrée paroissiale, le souhait que nous pouvons formuler est
que notre communauté s'enracine toujours davantage dans le Christ, dans sa
parole.
Déjà dans l'Évangile, Jésus met en garde
ceux qui ne se sont pas repentis pour croire la parole de Jean-Baptiste. La
Parole de Dieu doit toujours rester pour nous un lieu de conversion. Notre
communauté ne pourra vivre sa mission de témoigner du Christ dans nos communes
que si elle vit du Christ et se nourrit du Christ. Chacun d'entre nous ne
pourrait-il pas décider, cette année, de donner plus d'importance à sa relation
au Christ, lui qui s'est abaissé en devenant obéissant jusqu'à mourir. Par
amour de tous les hommes, il s'est dépouillé en prenant la condition de
serviteur (cf. 2ème lecture).
C'est dans la contemplation de cet amour
offert que nous trouverons notre élan missionnaire. Depuis quelques années sur
la paroisse, il est possible de se retrouver tous les jeudis soir pour
approfondir ensemble la parole de Dieu. Le groupe Epsilon qui a vu le jour
regroupe des personnes qui veulent échanger sur le lien entre la parole de Dieu
et leur vie, sans oublier la dimension de convivialité autour d'un repas. Un
groupe de lecture biblique va démarrer pour favoriser une lecture régulière de
la parole de Dieu. Si nous voulons vivre dans le Christ, nous ne pouvons pas
ignorer les Ecritures. « Ignorer les
Ecritures, c’est ignorer le Christ » disait Saint Jérôme.
Notre relation au Christ peut également se
nourrir à travers l’adoration eucharistique, la contemplation eucharistique du
Christ. Déjà chaque premier lundi du mois cette proposition est offerte.
Désormais, chaque lundi, sur une bonne partie de la journée et de la soirée, il
sera possible de prendre un temps silencieux d'adoration devant le
Saint-Sacrement. N’hésitons pas à aller puiser à cette source, ne serait-ce que
quelques minutes, chaque lundi.
La vie dans le Christ se déploie également à
travers la vie fraternelle. De façon exigeante Paul nous demande : « Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de
lui-même mais aussi des autres » (2ème lecture). Sommes-nous préoccupés par
les autres, par ceux de notre communauté paroissiale, comme par ceux de nos
différentes communes ? Faire communauté suppose pourtant de changer nos
habitudes. Nous le savons bien, penser qu’une chose est à poursuivre parce
qu’elle s’est toujours faite ainsi, c'est penser plus à soi qu’à la nouveauté
apportée par les autres. De nombreux pas ont été fait pour que peu à peu les
communautés chrétiennes de nos quatre communes ne fassent plus qu'une. Nous
n'aurons jamais fini de travailler à l'unité de la communauté. Et tout commence
par le souci des autres.
Depuis le début de cette année scolaire,
nous est-il arrivé de discuter avec des personnes que nous ne connaissons pas,
à la sortie de la messe par exemple. Chacun a-t-il le souci de repérer les
nouveaux arrivants de notre communauté ? Profitons du temps convivial
après la messe pour nous donner cette exigence.
Comment ne pas penser également à ceux de
notre communauté qui sont fragilisés par la vieillesse, la maladie, la solitude.
Dans chacune de nos communes, une équipe a été constituée pour être plus
particulièrement attentifs à eux et leur rendre visite. La même démarche a été
faite auprès des différentes maisons de retraite présentes sur notre paroisse.
Mais plus que des structures à mettre en
œuvre, c'est bien davantage notre cœur à convertir, jusqu'à avoir assez « d'humilité pour estimer les autres
supérieurs à soi » (2ème lecture). Il ne s'agit pas de s'écraser devant les
autres mais d'avoir la joie de recevoir de chacun, sans être ni intransigeant
ni vantard, pour reprendre les expressions de Paul. Et c'est cette même
attitude qui doit nous faire aller au dehors, à la rencontre de ceux qui ne
font pas partie de notre communauté paroissiale. C'est là une des missions
prioritaires confiée aux Equipes Relais de Proximité mais cela doit être la
préoccupation de chacun.
Telle est la vigne dont parle l'Évangile –
et souvenons nous de l'Évangile de dimanche dernier –. À chacun, quel que soit
son âge, Dieu dit : « Mon enfant, va
travailler à ma vigne » (Évangile). Telle est la volonté du Père. Mais
nous-mêmes sommes-nous attentifs à la volonté de Dieu pour nous, pour notre
communauté ? Jésus en appelle souvent au désir ou au vouloir profond de
l'homme. Mais la parabole de ce dimanche montre comment ce désir, cette volonté
ont à être convertis par la Parole de Dieu.
Que chacun s'engage à faire la volonté de
Dieu dans le service de ses frères, à l’écoute de l'appel particulier que le
Seigneur lui adresse. C'est en répondant à cette exigence que notre communauté
répondra elle aussi à sa vocation. Trop souvent nous agissons de telle sorte
que nous demandons à Dieu de s’accorder à notre volonté. Mais en avons-nous
vraiment le désir ? Spontanément nous risquons de répondre « oui » mais de continuer notre vie selon
nos choix et nos habitudes. Nous ressemblons alors fort au deuxième fils de la
parabole.
Faire la volonté du Père exige de notre part
de puiser dans sa Parole et la contemplation eucharistique la réponse que nous
avons à donner. « Seigneur, enseigne-moi
tes voies, fais-moi connaître ta route » avons-nous chanté dans le psaume.
Que cette demande nourrisse notre prière personnelle et communautaire de telle
sorte que chacun et toute communauté fasse la volonté de Dieu, ici et
maintenant.
Père Bruno