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 Fête du Christ Roi

 Année B              25 novembre 2012

Le passage de l’évangile qui nous est proposé cette année pour la solennité du Christ Roi met bien en évidence l’opposition entre deux conceptions de la royauté : celle du monde et celle du Christ. Quel contraste entre la puissance de Pilate, le représentant d’un empire romain tout puissant qui a réussi à soumettre tant de peuple par la force de son armée, et l’humilité de Jésus, sans défense, sans  armée, sans palais, sans cour. Et pourtant Jésus est roi. Cela est déjà annoncé avant sa naissance : « Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ;  il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin. »  (Lc 1,32-33) Sa dignité royale est signifiée ensuite dès le début de sa vie publique, par le baptême qu’il reçoit de Jean-Baptiste et l’Esprit de Dieu qui descend sur lui et qui rappelle l’onction que les rois d’Israël recevait par les prophètes. Les évangiles ne nous laissent pas nous méprendre longtemps sur la nature de cette royauté et du pouvoir que possède Jésus car immédiatement après qu’il a reçu l’onction royale, Jésus est conduit par l’Esprit au désert où il fut mis à l’épreuve sous la forme des trois tentations, toutes trois en rapport avec la question du pouvoir : le pouvoir sur la matière (s’il le voulait, il pourrait transformer les pierres en pains), le pourvoir sur le monde céleste et sur Dieu (s’il se jetait du haut du Temple Dieu enverrait ses anges pour le protéger), le pouvoir sur le monde (il pourrait gouverner tous les royaumes de la terre). Au terme de sa vie sur terre Jésus recevra une couronne d’épine et sera raillé en raison de sa royauté. Qui peut comprendre la véritable nature de la royauté du Christ ? Ni Pilate, ni ceux qui se sont moqués de lui ne le purent. Les tentations nous éclairent déjà un peu sur la véritable royauté qui sera pleinement mise en lumière par la dernière cène, la mort sur la croix et la résurrection de Jésus. Maintenant que Jésus nous a confié son Royaume, méditons sur la vie de Jésus pour ne pas nous laisser entrainer par l’exercice d’un pouvoir à la manière du monde. Réfléchissons à deux fois avant de demander à Dieu de changer le monde ! Laissons-nous d’abord transformer par son Esprit. L’important n’est pas que nous soyons les plus forts, mais que le royaume de Dieu soit manifesté !

P. Michel Lovey