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Fête de la Présentation du Seigneur  - année A

2 février 2014

Les textes du jour (cliquez ici)

La Présentation du Seigneur, fêtée 40 jours après Noël, s’inscrit dans la tradition juive. En effet, 40 jours après la naissance d’un premier-né, s’il est un garçon, il sera présenté au Seigneur. Mais lorsque Marie et Joseph se rendent au Temple pour présenter leur enfant, ce rite prend un sens nouveau : ce n’est plus un enfant quelconque qui est présenté, c’est le Fils de Dieu lui-même qui est présenté au Père. Il fallait bien que Syméon soit rempli de l’Esprit pour reconnaitre dans ce nouveau-né le messie, celui qui sera à la fois « lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple. »

Remarquons à propos de la perspicacité de Syméon que nous avons aussi besoin de l’Esprit Saint, aujourd’hui plus que jamais, pour repérer et reconnaître la présence du Seigneur dans notre monde, sous des apparences qui souvent ne paie pas de mine. Au cours de la messe que nous célébrons, Jésus nous demande de reconnaitre sa présence dans un morceau de pain consacré. Cela n’est possible que par la foi, c’est-à-dire par l’Esprit qui agit en nous. Jésus nous avertit qu’il sera toujours présent aussi sous d’autres formes, en la personne d’un pauvre, par exemple, pour que nous ne passions pas à côté de lui sans le voir : « quand t’avons-nous vu avoir faim ? ». Nous sommes les Syméon du XXIe siècle qui reconnaissons et accueillons Jésus.

Cependant, aujourd’hui nous sommes aussi, avec Jésus, présenté au Père. Nous l’avons exprimé dans l’oraison du début de la messe : « Dieu éternel et tout-puissant, nous t'adressons cette humble prière : puisque ton Fils unique, ayant revêtu notre chair, fut en ce jour présenté dans le Temple, fais que nous puissions aussi, avec une âme purifiée, nous présenter devant toi. » Jésus s’est fait l’un de nous, il est devenu notre frère (cf. 2e lecture) et nous conduit au Père.

D’une part, comme Syméon, nous reconnaissons Jésus comme la Lumière qui éclaire tout homme et d’autre part, comme Jésus nous sommes présentés au Père. Désormais, sa lumière se transmet au sein de l’Église et par l’Église au monde entier. A travers l’Église, sa Lumière brille depuis 2000 ans, parfois de façon très cachée. Des hommes au cours de l’histoire ont tout fait pour  éteindre cette lumière. Il y a une lutte entre la lumière et les ténèbres. Syméon n’a-t-il pas prédit : « ton fils qui est là, provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division » ? L’évangéliste Jean parle aussi de la lumière : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde… Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas accueilli » (Jn 1,9.11)

Cependant rien ne pourra empêcher cette lumière de rayonner. Parfois de façon très discrète cachée dans le cœur des hommes de foi. Par exemple au Japon où pendant des trois siècles (du 17e au 19e siècle) le christianisme fut interdit, les missionnaires et tous les prêtres ayant été chassés. Les chrétiens ont non seulement gardé la foi, mais ils l’ont transmise de génération en génération. Il y a des lieux où la foi a besoin d’être proclamée pour être connue, et d’autres où elle a besoin d’être protégée, cachée, pour pouvoir être transmise. Aujourd’hui, en France, nous sommes à l’heure de l’évangélisation, mais il y a eu d’autre époques de l’histoire ou d’autres contrées encore aujourd’hui où les chrétiens gardent précieusement et secrètement leur foi dans leur cœur comme on protège de sa main la petite flamme de la bougie pour qu’elle ne s’éteigne pas.

Père Michel