Baptême du Christ - année B
11 janvier 2015
Les
textes du jour
« Tu es mon Fils bien-aimé. En toi, je
trouve ma joie. » C’est par cette voix du Père qui retentit tandis que
Jésus est baptisé qu’est manifestée l’intensité de cette relation du Père et du
Fils dans l’Esprit : la joie ! Dans l’évangile de Jean, Jésus affirme
à ses disciples : « Je vous dis tout cela pour que ma joie soit en
vous, et que votre joie soit parfaite » (Jn 15,11). La joie unit chacun de
la Trinité et par le baptême cette joie unit chaque baptisé au Dieu Trinitaire.
Par notre baptême, Dieu trouve en nous sa
joie ! Non pas pour ce que nous faisons mais pour ce que nous sommes !
Nous découvrons la force que produit en nous notre baptême : nous sommes
la joie de Dieu et notre vie devient reflet de la joie de Dieu. Il y a une
communication réciproque de cette joie dans toute notre vie, à travers nos
engagements, nos choix de vie, nos paroles et nos actes.
Nous comprenons alors le désir de Dieu tel
qu’il l’exprime à travers le prophète Isaïe : « Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez »
(1ère lecture). Le baptisé est celui qui ne fait pas d’abord pour Dieu. D’ailleurs,
il n’y a rien de spécifique qu’un baptisé ferait et qu’un non-baptisé ne ferait
pas. Le baptisé est celui qui vient d’abord à Dieu, qui lui prête son oreille
et l’écoute pour faire de sa vie une réponse à la Parole de Dieu. Tout homme
est aimé de Dieu, il est enfant de Dieu. Être baptisé, c’est devenir fils, c’est
vivre une vie responsoriale qui traduit en actes la Parole de Dieu entendue.
Par le baptême, notre vie devient Alliance
où retentit une promesse : « Je
m’engagerai envers vous par une alliance éternelle » (id.). D’où cette attente du Seigneur
envers nous : « Cherchez le
Seigneur tant qu’il se laisse trouver ! » (id.). Vivre notre baptême, n’est-ce pas
chercher Dieu à travers ce que nous vivons, l’écouter et mettre en pratique sa
Parole ? C’est ce que Saint Jean écrit dans sa 1ère lettre : « Tel est l’amour de Dieu : garder ses
commandements » (2ème lecture).
Les garder gravés dans notre cœur pour qu’ils
irriguent notre existence. Et nous le savons bien, ces commandements sont
résumés dans le nouveau commandement donné par Jésus : « aimez-vous
les uns les autres comme je vous ai aimé. » Le baptisé est celui qui
choisit de faire de sa vie une vie qui manifeste l’amour du Christ, c’est-à-dire
une vie donnée par amour.
Quelle
joie de célébrer la date anniversaire
de notre baptême – pour autant que nous la connaissions
bien sûr, mais pourquoi
ne pas la rechercher ? – et de pouvoir dire chaque jour " je
suis
baptisé " et non " j’ai été baptisé
". C’est aujourd’hui que je
suis appelé à vivre la grâce reçue le jour
de mon baptême, la grâce d’être fils
bien-aimé du Père. Prendre au sérieux cet
engagement, c’est repartir sans cesse
du Fils, c’est nous enraciner chaque jour davantage dans le
Christ pour
recevoir notre vie de lui, et choisir de mettre en œuvre
concrètement cette vie
reçue du Christ.
Avons-nous conscience de notre vocation
baptismale ? En célébrant aujourd’hui le baptême de Jésus, chacun de nous
est invité à s’interroger : ce que je vis aujourd’hui est-il réponse au
don que j’ai reçu à mon baptême ? La manière dont je veux engager ma vie
est-elle réponse à la volonté de Dieu ? C’est bien ce que nous formulons
chaque fois que nous prions le Notre Père, cette prière qui est par excellence
la prière du fils bien-aimé, la prière du baptisé : donne-nous aujourd’hui
notre pain de ce jour ; que ta volonté soit faite.
Être baptisé, c’est ajuster dans l’aujourd’hui
de notre existence notre volonté à celle du Père. Nous comprenons alors ce que
signifie que Dieu trouve sa joie en nous. Par le baptême, Dieu nous ajuste à
lui et nous décidons de vivre l’aujourd’hui ajusté à lui. C’est la seule façon
d’être heureux et Dieu est alors à la joie de nous voir heureux, comme tout
parent qui se réjouit du bonheur de ses enfants !
N’ayons pas peur de revenir à la source de
notre baptême, au risque d’engager notre vie dans un élan nouveau, qui n’est
peut-être pas celui que nous avions prévu. Mais là est notre bonheur et là se
déploie notre capacité à rendre les autres heureux. Dieu trouve sa joie en nous
et nous, exultant de joie puisons les eaux aux sources du salut, aux sources du
baptême (cf. antienne du psaume). « Vous
tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! » (1ère lecture). C’est
celle de notre baptême.
Alors notre joie sera de redire simplement
au Seigneur : « Voici le Dieu
qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte »
(psaume).