Troisième dimanche de l'Avent
Année C 16 décembre 2012
Les textes du jour
Les lectures de ce troisième dimanche de
l’Avent nous parlent à plusieurs reprises de la joie. Dans la première, et dès
le début, on entend déjà cette invitation : « Pousse des cris de
joie, Eclate en ovations, Réjouis-toi, trésaille d’allégresse ». Dans le
psaume, cette même invitation nous revient : « Jubilez, criez de
joie....laissons éclater notre joie » ! Et l’apôtre Paul dans la deuxième
lecture enchaîne en disant : « Soyez toujours dans la joie... »
Est-ce possible de rester toujours dans la
joie dans un monde comme le nôtre ? Le prophète Sophonie et l’apôtre Paul
ne voient-ils donc pas de la même manière que nous tout ce qui fait obstacle à
cette joie ? Tout n’est pas rose dans notre vie, les rapports entre nous
en famille, au lieu de service ou à l’école, ne
sont pas toujours faciles ; chacun de nous aurait mille et une
raisons pour justifier qu’il est difficile d’être toujours dans la joie.
Il suffirait aussi d’ouvrir son poste
téléviseur, ou son journal, ou écouter la radio pour se rendre compte combien
le monde va mal, combien de guerres et conflits tuent des innocents et poussent
d’autres à l’exil, loin de leurs terres ! Mais n’allons pas si loin,
voyons aussi proche de nous l’actualité qui relate le chômage, la crise financière, les
problèmes sociaux auxquels on ne trouve pas encore de solution, les nouveaux
défis à affronter alors que nous n’avons pas fini avec les précédents...et la
liste serait longue.
Comment saint Paul peut-il nous demander
d’être dans la joie ? Pour bien comprendre cet appel, il nous faut relire
plus attentivement ce qu’il a écrit ; il précise bien : « soyez
toujours dans la joie du Seigneur. »
Cela veut dire : Soyez dans la joie à cause de Jésus. Soyez dans la joie
parce que le Seigneur vous aime. Il est là, au cœur de nos vies. C’est avec lui
et grâce à lui que notre vie retrouve son sens. Quand on se sait aimé, quand
nous sentons que nous avons du prix aux yeux d’un autre, cela change tout. Dans
la première lecture, le prophète Sophonie nous adresse le même message. Il
invite Jérusalem à pousser des cris de joie car le Seigneur est en elle. Il lui
apporte le Salut, la paix et la joie.
En ce
troisième dimanche de l’Avent, cela vaut la peine de prendre du temps pour
méditer ces textes de saint Paul et de Sophonie. Ils nous annoncent une bonne
nouvelle : Dieu peut nous apporter la paix et la joie. Nous sommes tous
invités à accueillir ce message d’espérance avec un cœur plein de foi. Cela ne
sera possible que si nous sommes ouverts à la joie que Dieu veut nous donner.
Mettons de côté nos peurs et nos
incertitudes.
Au
début de son pontificat, notre cher Bienheureux Jean-Paul II disait sur la
place St Pierre : « N’ayez pas
peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ, à sa puissance
salvatrice ; ouvrez les frontières
des États, les systèmes économiques et politiques, les immenses domaines de la
culture, de la civilisation, du développement. N’ayez pas peur ! Le Christ
sait « ce qu’il y a dans l’homme » ! Et lui seul le sait !
Aujourd’hui, si souvent l’homme ignore ce qu’il porte au-dedans de lui, dans
les profondeurs de son esprit et de son cœur. Si souvent il est incertain du
sens de sa vie sur cette terre. Il est envahi par le doute qui se transforme en
désespoir. Permettez donc – je vous prie, je vous implore avec humilité et
confiance – permettez au Christ de parler à l’homme. Lui seul a les paroles de
vie, oui, de vie éternelle ! »
Nous cheminons petit à petit et joyeusement
vers Noël, vers la venue du Sauveur ; mais, Celui que nous attendons est
déjà venu, il est là en nous et au milieu de
nous. C’est lui qui met en nous ce désir d’aller à sa rencontre en
aimant concrètement. Quand les foules demandent à Jean Baptiste « Que devons-nous faire ? » il
répond en disant « Celui qui a deux
vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de
quoi manger, qu’il fasse de même ! » Et la joie là dedans ?
Oui « il y a plus de joie à donner qu’à recevoir » celui qui partage,
qui donne ne s’appauvrit pas, il s’enrichit en enrichissant l’autre ; Jean
Baptiste propose des choses concrètes à accomplir, et d’autres à éviter pour
que la joie soit parfaite.
Nous aussi nous pouvons , chacun à sa manière
et selon ses capacités, donner de la joie autour de nous en accomplissant de
petits gestes, en rendant service, en étant à l’écoute de ceux qui sont proches
de nous ou tout simplement en accomplissant notre devoir d’état avec joie. La
joie qui nous habite est un don de Dieu et un de plus beaux cadeaux que nous
pouvons donner aux autres non seulement en cette période mais aussi après et
toujours.
Et cette joie est contagieuse ; qui en
a bénéficié se sent poussé à la redonner, elle est comme un virus très fort
mais qui n’a pas besoin d’être soigné (c’est ce que nous expérimentons
actuellement avec une classe de caté de notre paroisse qui, à travers une
fraternelle correspondance avec d’autres enfants du Congo, a réussi à toucher
profondément même l’Evêque du lieu qui se réjouit de voir des enfants qui
agissent et qui transmettent de la joie.
Le Seigneur a fait tant de merveilles et
nous lui en sommes pleins de gratitude ; cependant la plus grande
merveille c’est nous ; chacun de nous est une merveille, nous sommes aimés
de Dieu et nous ne pouvons que lui en rendre grâce parce que, humblement
parlant, nous avons une certaine valeur devant le Seigneur. Encouragés par
Saint Paul qui nous demande de prier en toutes circonstances, avec foi
demandons la grâce de répandre autour de nous ce bel héritage qu’est la joie.
Et pour conclure je reprends les paroles de
saint Paul : « soyez toujours
dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la
joie ».
André de Marie