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 Deuxième dimanche de l'Avent

 Année C             9 décembre 2012

Si l’on voulait faire un petit film sur ce passage de l’évangile de Luc, on commencerait par une vue de tout le bassin méditerranéen, puis on zoomerait progressivement sur le proche Orient en visant la Judée et la Galilée pour arriver sur la région de Jérusalem et sur le personnage de Jean-Baptiste dans le désert de Judée tout proche. Cela correspondrait aux différentes zones géographiques évoquées par St Luc dans l’introduction à ce passage (l’empire romain…). Dans 15 jours on pourra continuer à zoomer en visant une petite grotte proche du village de Bethléem dans lequel un petit bébé est né. Ce mouvement du plus grand au plus petit est celui qu’emprunte le Dieu créateur de tout l’univers pour venir jusqu’à nous, minuscules créatures perdues sur une petite planète dans le cosmos immense. Dieu vient nous visiter par son Fils. Il entre dans notre histoire. Notre Dieu n’est pas un Dieu intemporel, il est un Dieu éternel qui entre dans le temps. Son regard est comme un zoom puissant qui part de l’origine du temps et de l’espace et qui se focalise sur nous en nous  agrandissant. Sous son regard nous sortons du néant et nous prenons de l’importance.

            Par cette action divine, notre vie limitée dans le temps et dans l’espace est appelée à dépasser ces dimensions en entrant dans la vie divine, dans la vie éternelle. Le Seigneur « élève les humbles ».

            Cette vie nouvelle et cette dimension nouvelle à laquelle Dieu nous fait accéder sont symbolisées dans les différentes lectures de ce dimanche par la ville de Jérusalem et par le peuple d’Israël qui rentre d’exil. Dieu leur donne pour toujours ces noms : « Paix-de-la-justice » et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ». Pour nous l’exil est tout ce qui, dans nos vies, nous éloigne de Dieu : le manque de justice, le manque de réconciliation, le manque de respect, le manque d’amour… Les images du retour d’exil conviennent à ce temps de l’Avent où nous marchons à la rencontre du Seigneur qui vient. Les noms que nous portons, « Paix-de-la-justice » et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu », sont à la fois un honneur et une exigence pour chacun de nous, exigence de paix, de justice, de piété envers Dieu.

            Pour que nous puissions être à la hauteur de ces exigences, prions les uns pour les autres avec les mots de saint Paul dans sa lettre aux Philippiens : « Dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui vous feront discerner ce qui est le plus important. »

P. Michel Lovey