Troisième dimanche de l'Avent - année B
14 décembre 2014
Les
textes du jour
Les prêtres et lévites envoyés par les autorités Juives de
Jérusalem posent à Jean la question
essentielle : « Qui es-tu
? » A travers le dialogue
de sourd qui s’ensuit, on voit tout ce qu’ils ont imaginé que Jean pourrait
être : Elie, un autre prophète, le Messie, autrement dit le Christ.
Sauront-ils s’extraire de leurs propres idées qu’ils se font sur Jean pour écouter
le message qu’il apporte ? Jean tourne leur regard vers un autre que
lui-même vers celui qui est absent de la scène, tout en étant le personnage
principal: Jésus. La question de l’identité de Jean : « Qui es-tu ? » est ainsi renvoyée par Jean à celui qui
« se tient au milieu de
vous et que vous ne connaissez
pas: c'est lui qui vient derrière moi », c’est-à-dire le véritable Messie. La présence
encore voilée de Jésus suscite toutes sortes de sentiments : inquiétude
des pharisiens, impatience de ceux qui attendent le Messie depuis si longtemps,
joie… Les autres lectures de la messe de ce dimanche nous mettent sur la bonne
piste en nous orientant sur la joie :
- Le
prophète Isaïe : « Je tressaille de joie dans le SEIGNEUR, mon âme
exulte en mon Dieu. »
- Marie
dans son Magnificat : « Mon
âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. »
- Paul :
« Frères, soyez toujours dans la joie… »
Durant
ce temps de l’Avent, nous pouvons nous interroger : quel sentiment la
venue de Jésus suscite en moi ?
La
tonalité liturgique du temps de l’Avent et plus spécialement de ce troisième
dimanche est la joie anticipée de Noël. Aussi pouvons-nous réentendre
l’exhortation de l’apôtre Paul : « soyez toujours dans la joie, priez
sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c'est ce que Dieu attend de
vous dans le Christ Jésus ». Nous avons ici un mode d’emploi ou une
recette de la joie : « priez sans relâche, rendez grâce en toute
circonstance ». Voilà qui parait simple, mais qui n’est pas si facile à
réaliser, tant nous avons facilement tendance à nous laisser distraire de
l’essentiel, à nous lamenter à la moindre adversité et à oublier de rendre
grâce pour tout ce que nous recevons de Dieu. Nous avons de la peine à demeurer
dans la joie. Mais souvenons-nous que saint Paul a lui-même traversé beaucoup
de tribulations et que s’il doit préciser « soyez toujours dans la joie »,
c'est que les Thessaloniciens avaient aussi parfois du mal à rester joyeux du
fait qu'ils connaissaient déjà la persécution.
La
dernière phrase de notre lecture de Paul nous donne la raison profonde de cette
joie : « la venue de Notre Seigneur Jésus-Christ ».
Pour
entrer dans cette joie, acceptons aussi cette parole de Jean « au milieu
de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c'est lui qui vient
derrière moi » et tentons de redécouvrir celui qui est la source de notre
joie la plus profonde et qui veut se révéler à nous de façon nouvelle.
Reprenons
la prière d’ouverture de la messe de ce dimanche : « Tu le vois
Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils ; dirige
notre joie vers la joie d’un si grand mystère, pour que nous fêtions notre
salut avec un cœur vraiment nouveau. »
P.
Michel