Trente troisième dimanche du temps ordinaire - année A
16 novembre 2014
Les
textes du jour
Pour
bien comprendre cette affaire de comptabilité dont il est question dans la
parabole de ce dimanche, il est nécessaire d’aller revoir comment Jésus
introduit son discours au début du chapitre 25 de cet évangile de Matthieu. Il
dit : « le royaume des cieux sera comparable à… » et raconte une
première parabole, puis il enchaine sur celle que nous avons entendue
aujourd’hui et qui parle aussi du royaume des cieux. On peut y voir une
révélation de ce qui arrivera lorsque Jésus reviendra dans sa gloire à la fin
des temps, ce que l’on a appelé le jugement dernier. Ce sera le temps de
l’accomplissement du royaume des cieux. Cependant nous vivons encore dans le
temps de l’attente de cet accomplissement et le royaume des cieux a déjà
commencé. Pour y vivre dès à présent, Jésus donne ici quelques pistes.
On y
voit un homme qui possède beaucoup de biens et qui veut les faire fructifier en
les confiant à ses serviteurs. Il connait bien ses trois serviteurs et leur
donne « à chacun selon
ses capacités ». Il les connait et leur fait confiance. Voilà une première
information pour nous qui sommes les serviteurs auxquels Dieu confie ses biens
spirituels : Dieu connait nos capacités et nos limites et nous fait
confiance. Il nous donne juste ce que nous pouvons gérer. Et il attend que nous
fassions fructifier les dons que nous avons reçus. Voilà donc une première
piste : les dons que nous avons reçus ne sont pas faits pour être enfouis,
mais pour être partagés de façon à porter du fruit.
Le serviteur qui avait reçu un seul
talent – ce qui est déjà une sommes énorme – pouvait simplement le déposer à la
banque, c’est-à-dire le confier à son tour à d’autres qui l’auraient fait
fructifier pour lui. Seulement il a eu
peur et n’a pas osé prendre ce risque. Deuxième piste pour nous : ne pas
avoir peur et oser !
La récompense est la même pour les deux
serviteurs qui ont osé, indépendamment de la somme rapportée : chacun est
allé au bout de ce qu’il pouvait faire avec ses talents. Chacun peut entrer
dans la joie du maître.
La clé de cette parabole se trouve dans
une phrase que Jésus dit ailleurs : « il y a plus de joie à donner
qu’à recevoir ! » Dans la parabole, il ne s’agit donc pas d’un test
que les serviteurs doivent réussir pour entrer dans la joie du maître, comme un
concours d’admission. Il s’agit bien plutôt d’un mode d’emploi de la joie.
Dernière piste pour nous : si nous partageons nos talents, ils fructifieront
et nous seront dans la joie. C’est facile à comprendre, mais pas toujours
facile à réaliser : prenons l’exemple tout simple de celui qui a un talent
de cuisinier. Il aura beaucoup plus de joie à faire partager ses plats à ses
amis plutôt que de se cuisiner pour lui tout seul. Il en va de même pour les
talents que Dieu a déposés en nous. Essayons de voir aujourd’hui s’il n’y
aurait pas encore un talent qui nous reste et que nous n’avons pas encore osé
partager… pour que notre joie grandisse.
P. Michel