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Vingt huitième dimanche du temps ordinaire  - année A

12 octobre 2014

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Nous avons affaire à une parabole surprenante. La conclusion semble même contredire la première partie de l’histoire. Comment le roi peut il jeter dehors un convive qui ne porte pas le « vêtement de noce », alors qu’il a invité tous ceux qui se trouvaient dans la rue, « les bons comme les mauvais » ?

Pour bien le comprendre, il est nécessaire de le lire en tant que parabole qui parle du royaume de Dieu. Il ne s’agit donc pas de n’importe quel repas de noce, mais des noces du fils du roi, à savoir Jésus lui-même venu sceller une alliance avec toute l’humanité. Les premiers invités représentent le peuple élu, les descendants d’Abraham, par qui Dieu avait promis de « bénir toutes les familles de la terre ». Le prophète Isaïe rappelle cette promesse en se servant déjà de l’image du festin : « le Seigneur, Dieu de l'univers, préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. » Le refus des autorités et d’une partie du peuple juif n’empêche pas les autres peuples d’entrer dans l’alliance avec Dieu et de participer au festin des noces. Le refus du peuple juif d’accueillir la bonne nouvelle provoque même l’occasion pour les apôtres de l’annoncer aux nations païennes. On le voit dans le récit des Actes des apôtres lorsque Paul, après avoir essuyé un refus dans la synagogue, se tourne vers les païens où il est mieux accueilli.

Au-delà de cet aspect historique, cette parabole a une portée tout à fait actuelle. Son message nous concerne aujourd’hui : l’invitation universelle demeure valable. Pourquoi un repas de noces ? Parce que le mariage est une belle image, très parlante, de la relation de Dieu avec l'humanité.  « Le repas de noce est prêt » et comme le roi de la parabole, Dieu continue d’inviter en envoyant des serviteurs. Il est capital de voir que pour transmettre son invitation, Dieu passe par des personnes qui invitent en son nom, des messagers. Or qui sont les serviteurs d’aujourd’hui ? Tous ceux qui ont déjà accueilli la bonne nouvelle et qui participent déjà au repas. On pourrait dire que chaque baptisé devient un messager. Il y a du boulot pour les serviteurs car ils sont nombreux ceux qui ignorent encore qu’ils sont invités. Dans la parabole les premiers invités ont refusé. C’est leur choix, mais pour pouvoir choisir librement, encore faut-il se savoir invités. Qu’en est-t-il de ceux qui ne peuvent même pas choisir parce qu’ils n’ont reçu aucune invitation ?

Quant à la finale énigmatique de la parabole : celui qui ne portait pas le vêtement de noce et se trouvait comme un intrus au milieu des convives, ne représente-t-il pas tout homme qui omet de se changer, c’est-à-dire de se convertir ? Le vêtement dans la symbolique biblique n’est pas une parure extérieure, mais représente la personne elle-même. Le vêtement de noce signifie l’attitude intérieure de celui qui s’engage en disant oui à l’époux !

P. Michel