Homélie du 2e dimanche de carême 2020

Mth. 17, 1-9 ÉCOUTER JÉSUS – 2° Carême A

Le cœur de ce récit complexe, appelé traditionnellement la « transfiguration de Jésus », est occupé par une voix venant d’une étrange « nuée lumineuse », symbole utilisé dans la Bible pour parler de la présence toujours mystérieuse de Dieu, qui se manifeste à nous en même temps qu’elle nous reste cachée. La voix dit cette parole : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection. Écoutez-le ».

Les disciples ne doivent pas confondre Jésus avec personne d´autre, même pas avec Moïse – la Loi – ou Élie les Prophètes – représentants et témoins de l’Ancien Testament. Seul Jésus est le Fils bien-aimé de Dieu dont le visage « resplendit comme le soleil ».

Et la voix ajoute encore : « Écoutez-le ». Autrefois, Dieu avait révélé sa volonté à travers les « dix commandements » de la Loi. Maintenant, la volonté de Dieu est résumée et concrétisée en un seul commandement : « Écoutez Jésus ». C’est l’écoute qui établit la véritable relation entre Jésus et ses disciples.

En entendant cela, les disciples tombent par terre « terrorisés par la peur ». Ils sont impressionnés par cette expérience si proche de Dieu, mais aussi effrayés par ce qu’ils viennent d’entendre : pourront-ils vivre en écoutant seulement Jésus et en ne reconnaissant qu’en lui la présence mystérieuse de Dieu ?

C’est alors que Jésus « s’approche d’eux, les toucha et leur dit : « Levez-vous ! N’ayez pas peur ! » Il sait qu’ils ont besoin d’expérimenter sa proximité humaine : le contact de sa main et non seulement la splendeur divine de son visage. Chaque fois que nous écoutons Jésus dans le silence de notre cœur, voici les premières paroles qu’il nous adresse : « Lève-toi, n’aie pas peur ! »

Beaucoup de personnes ne connaissent Jésus que par l’ouï-dire. Son nom leur est peut-être familier, mais ce qu’ils connaissent sur lui ne va pas au-delà de quelques souvenirs de leur enfance. Même s’ils s’appellent chrétiens, ils vivent sans écouter Jésus dans leur cœur. Alors que sans cette expérience il est impossible de connaître sa paix incomparable et sa force capable d’animer et de soutenir notre vie.

Dans le livre de l’Apocalypse on peut lire ceci : « Regarde, je suis à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui ». Jésus frappe à notre porte, à la porte des chrétiens et de non-chrétiens. Nous pouvons lui ouvrir la porte ou le rejeter.

Lorsqu’un croyant, toi ou moi, ouvre la porte et invite Jésus à entrer pour l’écouter dans le silence, il entend toujours au creux de sa conscience quelque chose de ce genre : « N’aie pas peur. Abandonne-toi tout simplement dans le mystère de Dieu. Ton peu de foi, suffit. Ne t’inquiète pas. Si tu m’écoutes, tu découvriras que l’amour de Dieu consiste à te pardonner continuellement. Et si tu y crois, ta vie changera. Tu connaîtras la paix du cœur. »

Je crois que ce n’est pas la même chose : vivre avec Jésus que sans lui.

Père Javier