Homélie de la Sainte-Trinité 2019

Fête de La Sainte Trinité Année C

Vivre de façon pratique le Mystère de la Trinité – Jean 16, 12-15  

Si nous regardons l’Ancien Testament nous ne verrons même pas une foi le mot « trinité » : trois personnes – un seul Dieu. Pourquoi ? Parce que le mystère de Dieu n’a pas été révélé par des « formules littéraires », mais par des « faits concrets ».

Voyons : l’Ancien Testament parle de Dieu comme « Père » ; et ses « fils » sont « le peuple d’Israël ». On voit aussi que l’Esprit de Dieu s’empare de certains hommes, surtout des Prophètes. Ainsi, les auteurs du Nouveau Testament reprendront ce langage de l’Ancien Testament : Père – Fils – Esprit Saint, pour exprimer toute la nouveauté de Jésus : Jésus, le « Fils », se situe à côté du « Père », et il annonce le don de « l’Esprit ».

La réflexion chrétienne sur la « Trinité » prendra du temps avant de fixer une première expression de la foi trinitaire, c’est à dire notre Credo. Cela se faira à l’occasion des Conciles de Nicée, en 325, et de Chalcédoine en 451.

Dans les évangiles, Jésus ne parle pas beaucoup de Dieu. Il nous offre surtout son expérience. Jésus appelle Dieu : « Père« . Il le vit comme une Présence bonne qui bénit la vie et attire à lui ses fils et ses filles, pour lutter contre tout ce qui cause préjudice à l’être humain. Pour lui, ce mystère que nous, les croyants, nous appelons « Dieu », est une Présence proche et amicale, qui veut construire avec nous, et auprès de nous, une vie plus humaine et plus fraternelle.

Jésus se présente lui-même comme étant le « Fils » de ce Dieu, né d’une femme, pour bâtir sur terre le projet humanisant du Père et le mener à sa plénitude définitive au-delà même de la mort. C’est pourquoi il cherche toujours ce que veut le Père : Tout ce que possède le Père est à moi. Sa fidélité à lui le conduit à chercher toujours le bien de ses fils et de ses filles. Sa passion pour Dieu devient compassion pour tous ceux qui souffrent.

Jésus invite ses disciples, et à nous aujourd’hui, à vivre en fils et en filles d’un Dieu proche, bon et aimant, qui peut être invoqué et prié par tous comme Père bien-aimé.  Ce ne sont pas le pouvoir qui caractérisent ce Père, mais sa bonté, sa compassion et sa miséricorde infinie.  Personne n’est seul. Nous avons tous un Dieu Père qui nous comprend, qui nous aime et qui nous offre son pardon comme personne d’autre.

Jésus nous révèle que ce Père a un projet, né dans son cœur : bâtir avec tous ses fils et toutes ses filles un monde plus humain et fraternel, plus juste et solidaire.  Jésus l’appelle règne de Dieu et nous tous nous sommes invités à entrer dans ce projet de Dieu-Père, tout en recherchant une vie plus juste et plus digne pour tous, à commencer par ses fils les plus pauvres, vulnérables et nécessiteux.

Enfin, Jésus agit toujours poussé par “l’Esprit de Dieu”. C’est l’amour du Père qui l’envoie annoncer aux pauvres la Bonne Nouvelle de son projet de salut.  C’est le souffle de Dieu qui le pousse à guérir la vie en détresse. C’est le souffle de Dieu-Père qui se manifeste tout au long de sa trajectoire prophétique.

Cet Esprit sera toujours présent dans le monde, même quand Jésus sera absent. Il le promet lui-même à ses disciples : … il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. La force de l’Esprit fera d’eux, et de nous aujourd’hui, des témoins de Jésus, Fils de Dieu, et des collaborateurs du projet salvateur du Père. C’est ainsi, que nous, chrétiens, nous vivons de façon pratique le mystère de la Trinité.

Père Javier