Homélie du dimanche de Pâques 2019

Jean 20, 1-9 Dimanche de Résurrection C : Où chercher celui qui est vivant

« C’est le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie » chanterons-nous tout au long de Pâques. Cette expression du Psaume 117 inonde la célébration de la foi chrétienne. Le Père a ressuscité son Fils Jésus-Christ, le Bien-aimé, Celui en qui Il met toute sa complaisance parce qu’Il nous a aimés jusqu’à donner sa vie pour nous tous.

Mais la foi en Jésus, ressuscité par le Père, n’a pas jailli du cœur des disciples d’une façon naturelle et spontanée. Avant de le rencontrer, le troisième jour, plein de vie, les évangélistes nous parlent de leur embarras, de leur recherche autour du tombeau, de leurs interrogations et incertitudes.

Marie de Magdala est la meilleure illustration de ce qui nous arrive probablement à tous. D’après le récit de Jean, elle cherche le crucifié au milieu des ténèbres, « lorsqu’il faisait encore noir ». Naturellement, elle ignore encore que la mort a été vaincue, et c’est “au sépulcre” qu’elle va le chercher. C’est pourquoi elle est déconcertée en voyant le sépulcre vide. Sans Jésus, elle se sent perdue.

Les autres évangélistes recueillent une autre tradition qui décrit la recherche par le groupe de femmes. Elles ne peuvent pas oublier le Maître qui les a accueillies en tant que disciples : leur amour les pousse jusqu’au sépulcre. Elles n’y trouvent pas Jésus, mais elles entendent le message qui leur indique vers où elles devront orienter leur recherche : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici. Il est ressuscité ».

Aujourd’hui, la foi au Christ ressuscité ne surgit pas non plus de façon spontanée, seulement parce que depuis notre enfance nous avons écouté des catéchistes et des prédicateurs. Pour nous ouvrir à la foi en la résurrection de Jésus, nous devons faire notre propre chemin. Ce qui est décisif c’est de ne pas oublier Jésus, de l’aimer avec passion et de le chercher de toutes nos forces, mais pas parmi les morts. Celui qui est vivant doit être cherché là où il y a la vie.

Si nous voulons rencontrer le Christ ressuscité, plein de vie et de force créatrice, il faut le chercher, non pas dans une religion réduite à l’accomplissement et à l’observance extérieure des lois et des normes, mais là où l’on vit selon l’Esprit de Jésus, accueilli par ses disciples avec foi, avec amour, responsabilité et créativité.

Il faut chercher Jésus, non pas parmi des chrétiens divisés qui s’affrontent dans des luttes stériles, vides de l’amour de Jésus et de passion pour l’Évangile, mais là où se construisent des communautés vivantes dont le cœur est le Christ, parce qu’elles savent que “là où plusieurs sont réunis en son nom, Il est là au milieu d’eux”.

Ce n’est pas dans une foi routinière, usée par toute sorte de formules vides d’expérience, que nous trouverons celui qui est vivant, mais en cherchant une nouvelle qualité dans notre relation avec lui et avec nos frères et dans notre identification à son projet.

Un Jésus éteint et inerte, qui ne séduit pas, qui ne touche pas les cœurs et qui ne communique pas sa liberté, est un « Jésus mort ». Ce n’est pas le Christ vivant, ressuscité par le Père.

Nous croyons dans un Christ qui vit et qui fait vivre. Renouvelons-nous dans notre foi pascale. Que le Christ soit en tout notre Seigneur. Laissons sa Vie vivifier la nôtre et renouvelons la grâce de notre baptême. Devenons ses apôtres et ses disciples. Guidés par l’amour, annonçons partout notre bonheur de croire en Jésus-Christ.

Pleins de joie et d’espérance, Soyons les témoins de sa Résurrection. Amen.

P. Javier